Retour difficile – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le retour de la famille Le Pen sur le devant de la scène ne peut être que mitigé. Mais après tout, ne dit-on pas que l’important n’est pas que l’on parle de vous en bien ou en mal, mais que l’on parle de vous, tout simplement… Quoique… l’époque évolue.
Le fiasco de la présidentielle est encore dans toutes les têtes. Et la pente bien difficile à remonter pour un Front national qui a quasiment tout perdu à quitte ou double. Comme d’autres d’ailleurs.
La famille Le Pen, donc… Marion, partie presque sans laisser d’adresse, semble prise de quelques regrets, ou en tout cas voit très bien quelles opportunités elle pourrait saisir pour aller chiper la place à une grand-tante fatiguée. Le patriarche, lui, voit venir le temps des mémoires. Histoire, sinon de tirer un trait sur le passé, au moins d’en dessiner sa version. Et il est vrai, quoi qu’on en pense et quelles que soient ses outrances, que Jean-Marie Le Pen aura largement pris sa place dans le paysage politique français.
La position la plus inconfortable, au final, est aujourd’hui celle de Marine, qui était pourtant encore il y a un peu plus d’un an dans la position de la candidate à qui tout semblait vouloir réussir. Mais un fameux débat de second tour est passé par là. Largement écornée, l’image nouvelle et plus lisse – plus respectable en apparence – que celle qu’avait forgée son père. Et les ennuis ne s’arrêtent pas là. La justice vient lui rappeler ses tweets de 2015 et la met en examen pour avoir relayé des photos d’exactions de Daech. L’intéressée crie au complot, elle n’a pas perdu ses vieux réflexes.
Mais reste à savoir aujourd’hui si ces vieux réflexes, justement, feront mouche. Pas sûr, désormais, que le discours systématique de victimisation s’avère efficace. Les temps changent…