Retoquage du SCOT du PETR : effets amortis
Alors que le SCOT avait fini par être validé par les trois intercommunalités du pôle d’équilibre territorial et rural au terme de deux ans d’âpres discussions, le préfet l’a retoqué. Son conseil syndical a toutefois appris mardi 25 janvier que ce blocage serait vite dépassé.
« Nous sommes à la fin de la délibération concernant notre schéma de cohérence territoriale (SCOT)… ». Le président du pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Éric Darbot souligne que son élaboration s’est faite « en parfaite concertation avec les services de l’État ». Corgirmon, mardi 25 janvier, c’est conseil syndical du PETR, et, contre toute attente, ce sujet-là s’invite à l’ordre du jour. Un courrier-surprise est en effet parvenu au syndicat le 10 décembre. Expéditeur : le préfet de la Haute-Marne. Objet : retoquage du SCOT, qui « contrevient au règlement ». Une nouvelle bien contrariante après qu’on s’est escrimé à tomber d’accord « parce qu’on a fait des efforts ». Et on avait donc mis le temps : deux ans. On s’était entendu sur un volume de 80 hectares de zones d’activités (ZA), et on avait acté leur partage : 42 revenaient au Grand Langres, 23 à la communauté de communes des Savoir-Faire (CCSF), et 15 à l’intercommunalité Auberive Vingeanne Montsaugeonnais (CCAVM). Et on avait dit ouf. Or, dans son courrier, Joseph Zimet demande à « revoir ces 80 hectares », au motif que ce nombre est « trop important ». Eric Darbot se répète. « … alors qu’on a travaillé en concertation ». Bref, le président du PETR dit le dépit qu’il a conçu en apprenant ce recours. Son 1er vice-président Laurent Thiebaut a, pour sa part, piqué une colère d’anthologie. Rendez-vous a été demandé auprès du sous-préfet de l’arrondissement de Langres Emmanuelle Juan-Keunebroek. Elle a été acceptée.
« Aux entreprises, on parle solutions… pas problèmes ! »
« Alors les services de l’Etat ne remettent pas en cause l’habitat, mais on va prendre deux mois de retard ». Deux petits mois, pourrait-on pointer, concède Eric Darbot. Sauf à penser que s’il faut répondre à une entreprise candidate à l’installation qu’elle doit commencer par… patienter, « c’est grave » car il faudra attendre qu’une autre se manifeste. Alors oui, Dominique Thiebaud le concède : il s’est « énervé » parce que, s’il s’était retrouvé… mal assis entre les présidents des communautés de communes et l’État, « tous ensemble… donc avec la direction départementale du territoire (DDT) », il y avait eu un résultat -celui qui s’est retrouvé par terre. « Il était hors de question de revoir notre débat d’orientations et d’objectifs (DOO) ». En clair, les élus n’entendaient pas revenir sur le plan d’aménagement et de développement durable (PADD) qui avait amené à fixer ce volume de 80 ha de ZA. « Interco’ par interco’, on avait pris soin de prendre en priorité les surfaces déjà viabilisées ». Une vigilance qui va pourtant continuer de payer puisque la préfecture a arrêté un volume de 75 ha viabilisés avant d’envisager une extension. Pour respecter la réglementation, « le changement d’une écriture va donc suffire pour que notre SCOT soit validé (…) On vous propose donc un amendement du DOO déjà approuvé. Maintenant, on veut que ça passe vite au contrôle de légalité pour que nos plans locaux intercommunaux d’urbanisme (PLUI) soient le moins impactés possible ». Toutefois, dans ce contretemps, le 2e vice-président Laurent Aubertot voit l’illustration de « la complexité à défendre (son) territoire ». Certes, tempère-t-il, il est « jeune élu ». Mais il s’interroge sur l’arrivée du courrier préfectoral « au dernier moment ». Plus expérimenté justement, Éric Darbot veut croire que le dynamisme du PETR est trop entré dans la lumière… Dominique Thiebaut rumine. « Il faut galérer comme des malades pour installer des panneaux photovoltaïques également sur des friches : c’est un gros problème ! Il est impossible de faire zéro artificialisation des sols ! Mais c’est vrai que Paris n’a pas idée de ce qu’il ne connaît pas… ». Oui, le moment est aux « états d’âme » convient le président du PETR. Laurent Aubertot fulmine toujours. « Aux entreprises, on doit parler solutions, elles ne veulent pas s’entendre dire qu’au contraire, il y a des problèmes ! ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Une agence pour séduire
Le PETR va adhérer à l’association de préfiguration d’une agence d’attractivité et de tourisme « pour définir les missions qui seront confiées à l’agence ». En clair, le président du Département Nicolas Lacroix, faisant le pari que la Haute-Marne doit apprendre à se vendre, a initié l’idée d’une agence dédiée à l’attractivité. Elle existera d’abord sous forme d’association, le temps de fixer ses attributions. En adhérant à cette structure de préfiguration, le PETR conserve la liberté de le rester ou pas quand l’agence définitive sera sur pied. Aux yeux du 1er vice-président Dominique Thiebaud, « au PETR, nos offices de tourisme travaillent déjà ensemble, on a donc des choses à apporter à la réflexion ; et à recevoir, bien entendu ». Mis à part le Département, qui aura deux voix, chaque collectivité et/ou structure adhérente (communes, parc régional) en aura une. Éric Darbot pourrait être le représentant du PETR, avec Dominique Thiebaud pour suppléant.