Rester vigilant – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce n’est certainement pas un permis de rouler à vitesse démesurée. Encore moins de penser que la sécurité routière n’est plus une priorité. Le décret est passé, la loi autorise désormais les Départements à réinstaurer la vitesse maximale à 90 km/h sur certaines portions du réseau national. Ça sera le cas très bientôt en Haute-Marne.
Le passage à 80 km/h sur une majorité de routes de l’Hexagone n’a en fait jamais fait l’unanimité, depuis sa mise en place le 1er juillet 2018. Chez les conducteurs évidemment. Au sein des associations d’usagers non plus, y compris quand elles défendent bec et ongles des solutions radicales pour préserver des vies. Et sûrement pas dans la classe politique. Certes, le nombre de morts a baissé. Mais d’aucuns considèrent que cette vitesse réduite n’en a pas été la raison principale. Voire, qu’elle a plus été imaginée pour piéger, encore, les automobilistes que pour les protéger. Chacun voit midi à sa porte.
Bien sûr, le retour possible à 90 n’affranchit pas les automobilistes du sens des responsabilités. Il serait totalement idiot de penser que désormais, chacun est devenu irréprochable, comme par magie. Radars ou pas. Vitesse réduite ou pas. Contrôles renforcés ou pas. Bien au contraire. On continue aujourd’hui à voir les fous du volant considérer qu’ils sont les rois du bitume, au détriment de la sécurité de ceux qui pourraient demain devenir subitement leurs victimes.
La preuve : au moment même où le fameux décret autorisant les Départements à revenir en arrière était signé, une étude affirmait que 87 % des Français boiront de l’alcool pour le réveillon du Nouvel an. Mais que moins de la moitié a prévu une solution pour rentrer ensuite. Anecdotique ? Pas vraiment. La nuit de la Saint-Sylvestre est l’une des plus meurtrières de l’année sur les routes.