Réseaux sociaux : un terrain de jeu qui peut être dangereux
Internet et les réseaux sociaux sont les vecteurs de toutes les dérives qui vont de la délinquance sexuelle aux pièges de personnes, en passant par les vols. La police chaumontaise voit le phénomène se développer et s’applique à le contrecarrer.
Swatting, grooming, vols, vente de drogue ou d’armes… Les réseaux sociaux ont parfois amené le meilleur, souvent le pire et, dans tous les cas, de nombreuses dérives. La police chaumontaise (sur)veille avec, désormais, un volet entier qui concerne cette nouvelle forme de délinquance.
Le swatting est, à l’origine, un canular qui passe par un réseau social et des images en direct. Tout en restant anonymes, des individus tentent de piéger les services de police en leur faisant croire à la nécessité d’une intervention d’urgence, en général chez un particulier et, en général, pour lui nuire. Certains réseaux vont jusqu’à payer les intervenants pour augmenter les mises en ligne et développer leur visibilité.
« Les voleurs veillent, guettent et se jettent sur toutes les opportunités. Internet est, pour eux, une mine d’informations ».
La police chaumontaise a récemment vécu cette dérive, avec un épilogue toutefois plus heureux. Un individu a en effet usé du procédé en signalant un vol de voiture, déclenchant ainsi les forces de police. Mais il n’avait pas totalement saisi le principe du swatting puisqu’il est resté dans… le véhicule, ce qui a déclenché son arrestation !
Mais Julien Fenix, au commissariat de Chaumont, le dit : « le phénomène a tendance à se développer ». Or ces fausses alertes désorganisent les services et mobilisent les forces de l’ordre pour rien, bien souvent.
Plus grave encore : le grooming ou pédopiégeage qui consiste, pour un majeur, d’échanger avec un mineur dans le but de commettre des abus sexuels à son encontre. Via les réseaux sociaux, l’adulte cherche à se rapprocher d’un enfant et à instaurer avec lui une relation affective, voire parfois aussi avec sa famille, pour lever les inhibitions de la victime.
(Sur)veiller les ados
La police met en garde et le répète : « il est important, pour les parents, de savoir ce que font les ados dans leur chambre. Les dérives vont très vite ». Julien Fenix continue : « il faut faire attention de l’usage qui est fait de tout ce qui est mis en ligne ».
Discrétion, prudence et responsabilité sont nécessaires et certaines précautions doivent être prises comme protéger son anonymat, connaître ses contacts, mettre des paramètres de confidentialité et ne pas hésiter à désactiver sa géolocalisation.
Vigilance sur les réseaux
Julien Fenix évoque aussi les vols : « il faut rester vigilant sur ce que chacun publie pour ne pas permettre aux délinquants d’obtenir des informations sur son lieu d’habitation, ses habitudes, ses biens ». En fait, pour ne pas être victime des réseaux sociaux, il est préférable d’être discret et de ne pas attirer l’attention des voleurs car, la police, le dit : « les voleurs veillent, guettent et se jettent sur toutes les opportunités. Internet est, pour eux, une mine d’informations ».
Si les délinquants surveillent les réseaux, la police aussi. Elle a la même démarche en matière de renseignements et d’investigations grâce à un cyberpatrouilleur. Au commissariat de Chaumont, un investigateur en cybercriminalité travaille sur les adresses IP des téléphones portables et ordinateurs avec, comme limite, le darknet qui franchit encore une autre étape dans la criminalité.
Frédéric Thévenin
Pharos pour signaler
En cas d’infraction sur le net, il est possible de signaler les faits sur « Pharos ». Trafic d’armes, escroquerie, cybercriminalité, pédo pornographie… tout ce qui interpelle peut faire l’objet d’un envoi sur internet-signalement.gouv.fr
Cette veille permet un traitement rapide dans les services locaux, tel que le commissariat de Chaumont, puisque l’information redescend très rapidement. En découle, le cas échéant, une plainte ou une enquête sous couvert d’anonymat.
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