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Reproduction d’un avion anglais : un hommage forgé à l’UIMM

La sculpture de métal avoisine les 140 kg.

Pendant près de deux ans, les apprentis de l’UIMM ont fabriqué la parfaite réplique d’un avion anglais, le Lancaster DS689. Le modèle réduit du bombardier britannique sera installé, en octobre prochain, à Rachecourt-Suzémont, commune dans laquelle le vrai est tombé, 80 ans auparavant. 

Vendredi 7 juillet, vers 9 h 30, les élus de la mairie de Rachecourt-Suzémont, et un membre du club Mémoires 52 arrivent tout juste à l’UIMM, tandis que Jocelyn Etienne, formateur en chaudronnerie-soudure, peaufine les derniers détails.

C’est aujourd’hui qu’il leur remettra en main propre, le modèle réduit d’un Lancaster DS689 immatriculé OW-S. « C’est un avion anglais qui est tombé en 1943 à Rachecourt-Suzémont », explique Joël Ecuvillon, trésorier du club Mémoires 52 (lire ci-dessous). La commune est à l’origine du projet de conception de la miniature de la carlingue tombée au front. 

« En tout, 177 heures de travail ont été nécessaires »

Jocelyn Etienne Formateur en chaudronnerie-soudure à l’UIMM

« On est vraiment sur la réplique exacte, à l’échelle un dixième » de l’avion anglais, précise Damien Galland, responsable des opérations au pôle formation de la structure. Pour les apprentis de l’UIMM, tout a commencé en octobre 2021. « On a presque plus bossé en préparation, sur la conception. On s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs modèles de Lancaster », ajoute-t-il. « On a fait en sorte de fabriquer le vrai modèle avec la bonne immatriculation. » Ce qui n’a pas été de tout repos pour les 20 jeunes qui ont contribué au projet. 

avion anglais avro lancaster
L’UIMM a remis, vendredi 7 juillet, la réplique miniature du Lancaster DS 689 tombé à Rachecourt-Suzémont en 1943.

« En tout, 177 heures de travail ont été nécessaires. Chaque étape a été importante, que ce soit l’étude de cas, l’assemblage de pièces au fur et à mesure ou encore les ajustages », détaille Jocelyn Etienne. « Les parties les plus complexes à fabriquer ont été le cockpit et le bout des ailes. L’outillage que nous avons n’a pas permis de réaliser ces petites pièces comme on le souhaitait. Il a donc fallu pallier. »

Avion anglais : un anniversaire célébré en grande pompe

En observant la création métallique être dirigée vers la sortie de l’atelier, Joël Ecuvillon est ému : « Le bébé prend son envol ». Pas exactement. Car la création des apprentis de l’UIMM, n’est pas tout à fait terminée. Acheminée à la BA 113, elle y sera peinte pour ensuite être transportée à Rachecourt-Suzémont où elle sera installée dans un lieu dédié, en octobre prochain, lors des 80 ans du crash de l’avion. « La municipalité a eu la super idée de vouloir faire quelque chose d’important », s’enthousiasme Joël. « Ainsi, le 7 octobre, il y aura l’inauguration de l’espace Jean-Marie Chirol (fondateur du club Mémoires 52 et à l’origine de l’organisation d’une commémoration annuelle sur la commune, ndlr), celle de la stèle du Lancaster et la cérémonie coorganisée avec le Souvenir français. À cela, s’ajoutera une exposition qui durera deux jours, relatant tous les faits liés à ce drame avec des photos, des témoignages et des documents inédits. » 

Le Lancaster DS 689 n’est pas le seul à s’être écrasé en terre haut-marnaise, entre 1942 et 1944. Selon Mémoires 52, 27 avions alliés seraient tombés sur le territoire, faisant 112 victimes. 

Dominique Lemoine 

d.lemoine@jhm.fr 

Six héros de guerre tombés au combat

C’était le 7 octobre 1943, au soir. Les bombardiers du n° 426 Squadron du 6e groupe de la Royal Canadian Air Force (RCAF) basée à Linton-on-Ouse, en Angleterre, décollent. « L’objectif assigné à ce raid porte essentiellement sur les installations stratégiques et industrielles de la région de Stuttgart », explique le club Mémoires 52 dans son livre « Héros du ciel et de la terre : Les avions alliés tombés en Haute-Marne 1942 – 1944″. « Ce soir-là, l’équipage du DS 689 (avion qui a désormais sa réplique miniature, ndlr) est composé de huit membres : quatre de la RCAF et quatre de la RAF. » Mais alors qu’il approche de Saint-Dizier, la carlingue se fait attaquer. Lors du deuxième assaut adverse, l’avion s’écrase sur la commune de Rachecourt-Suzémont, faisant six victimes parmi les huit aviateurs présents. 

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