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Reposer en paix – L’édito de Christophe Bonnefoy

Vincent Lambert est mort hier, à 8 h 24, à l’hôpital de Reims. Qu’il repose en paix : c’est peut-être la formule que l’on a le plus entendue hier. C’est elle, d’ailleurs, qui devrait prévaloir, au-delà de toute polémique. Car c’est avant tout à Vincent Lambert que l’on se doit de penser. Il a trop souvent été mis de côté, durant cette dizaine d’années passée en état végétatif.
Rappelons-nous qu’il était un humain, avant d’être un prétexte à des joutes judiciaires. L’affaire, donc, est en théorie close. On pourrait en effet imaginer, dans un monde idéal, qu’une famille entière se rassemble désormais pour faire le deuil. Les premiers communiqués des parents, à l’inverse des réactions, notamment du neveu de Vincent Lambert, ne vont pas dans ce sens. Ils restent, comme ce fut le cas pendant des années, porteurs de la triste promesse d’un violent combat judiciaire envers, notamment, le corps médical.
Le temps du deuil ? Il est nécessaire. L’homme de 42 ans est mort. Le plus sage, pour son entourage, serait désormais de l’accompagner dans une peine doublée d’une certaine sérénité. Pour lui ; pas pour des convictions qui n’étaient peut-être pas les siennes. Mais la question de la fin de vie est pourtant loin d’avoir trouvé des réponses définitives. Là aussi, dans ce monde idéal, on pourrait espérer que ceux qui furent contre la décision de le laisser s’en aller et, en face, les autres, qui espéraient la délivrance pour leur mari ou leur oncle, puissent se mettre autour d’une table. Pour mener, peut-être, une nouvelle bataille. Commune celle-ci. Non pas celle qui déchire, donc, mais une autre, qui tire les leçons du passé et trace le chemin de ceux, ils sont et seront encore nombreux, qui auront un jour à choisir. Ou ne seront pas en état de décider. De partir. De rester. De se laisser mourir ou de s’obstiner à vouloir vivre des moments invivables. Vincent Lambert s’est éteint. Mais le débat n’est pas clos.

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