Repenser les missions – L’édito de Christophe Bonnefoy
Repenser les missions – L’édito de Christophe Bonnefoy
Médecins, pompiers, même combat ? Pas impossible. Retour, pour partie en tout cas, sur l’épineux problème de la désertification. Les têtes blondes ne pensent qu’à une chose : endosser l’uniforme de l’homme du feu. Et le casque qui va avec. Dans les faits, l’âge adulte aurait plutôt tendance à briser le rêve. Le métier de pompier – professionnel – n’est plus ce qu’il était. La vocation de pompier – volontaire – est, elle, verrouillée par des obligations parfois rédhibitoires.
Ceux qui ont la chance d’intégrer les casernes en professionnels se rendent compte, aujourd’hui, à quel point le métier est compliqué. Manque de moyens, agressions, interventions de plus en plus nombreuses et, parfois, pour des missions qui ne sont pas toujours les leurs. Le pompier, désormais, est dans la tête des victimes tout autant un sauveteur, qu’un policier ou un assistant social. Le trait est grossi, certes, mais il fait pourtant partie de la réalité quotidienne. La centralisation des appels évoquée hier par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, pourrait permettre de mieux répartir les interventions, justement entre pompiers, police, services sociaux ou encore samu.
Dans les campagnes – nos campagnes -, le problème est autre. Les volontaires se font rares. Non par manque d’envie. Mais par la force des choses. Allier obligations familiales, professionnelles et donc volontariat tient d’un hasardeux jonglage. Là également, le gouvernement veut s’engager, sinon à surmonter tous les obstacles, au moins à encourager les vocations. Notamment en assouplissant la mise à disposition des volontaires par le milieu professionnel ou en créant de «nouvelles formes de volontariat», en direction par exemple des jeunes de quartiers populaires.
De quoi, peut-être raviver la flamme, a minima la maintenir.