Rentrée artistique pour la CGT retraités

Social. La septième édition de l’exposition d’octobre de la CGT retraités, qui se déroulera du 14 au 16 octobre à la maison des Carmélites, marque la rentrée du syndicat. Cette parenthèse artistique n’enlève rien aux luttes sociales portées par le syndicat, particulièrement dans le contexte de crise énergétique et de flambée des prix.

Du 14 au 16 octobre, la CGT retraités de Chaumont organise la septième édition de son exposition à la maison des Carmélites. Sera présentée une rétrospective du travail de Jean-Claude Blanchard, composée notamment de peintures, sérigraphies, couvertures de journaux retravaillées et de portraits.

Ce Haut-Marnais d’adoption depuis 50 ans a déjà exposé une trentaine de fois rien qu’à Chaumont. Il a également présenté son travail à travers la France… là où il était accepté. « Je suis un artiste engagé et souvent ça créé des refus dans les galeries », confie Jean-Claude Blanchard.

« Pendant une longue période, j’ai suivi l’actualité des femmes massacrées en Algérie et j’en ai fait des portraits. Souvent, ils présentent un autre élément », explique Jean-Claude Blanchard. Un des tableaux de cette série lui a d’ailleurs valu un refus . « On m’a refusé  le portrait d’une de ces femmes car elle tenait un enfant avec une tête de mort à la place du visage ».

« Jean-Claude Blanchard traduit les angoisses du monde avec une réflexion sur la place de la peinture », estime Richard Vaillant, secrétaire général du syndicat des retraités CGT de Chaumont. Et ce ne sont pas les inquiétudes qui manquent en ce moment. D’ailleurs le syndicat a du pain sur la planche pour cette rentrée : crise énergétique, flambée des prix, pouvoir d’achat des pensions de retraite, logements indignes et avenir des hôpitaux.

Inflation et pouvoir d’achat

« L’inflation, les questions énergétiques et le pouvoir d’achat préoccupent tout le monde », soutient Richard Vaillant. Une situation d’autant plus préoccupante pour les petites retraites. En Haute-Marne, en moyenne, les hommes perçoivent 1 300 € de retraite et les femmes 1 000 €. « Avec ces pensions c’est compliqué de se chauffer », déplore le secrétaire général de la CGT retraités.

S’il y a eu une augmentation de 4 % des pensions pour les anciens fonctionnaires hospitaliers et territoriaux, initialement prévue pour juillet et finalement tombée en septembre, les comptes restent compliqués pour beaucoup de personnes. « Avec les produits alimentaires qui ont pris 7 %, les 4 % sont loin de faire le joint avec l’inflation », pointe Richard Vaillant. A noter que les autres fonctions publiques touchent leur augmentation en octobre. Neuf organisations syndicales nationales se penchent actuellement sur les retraites complémentaires.

Par ailleurs, la CGT retraités attire l’attention sur l’inflation masquée, la shrinkflation ou réduflation. L’ONG Foodwatch a en effet épinglé des produits qui perdent en poids mais dont les prix augmentent. C’est le cas des portions de Kiri, passées de 20 g à 18 g, et dont le prix a augmenté de 11 %.

La CGT se penche sur le désert médical

Evoluant dans un désert médical et après deux années de crise sanitaire, notamment marquées par la baisse du nombre de lits d’hôpitaux – en 2021, plus de 4 300 lits d’hospitalisation complète ont été fermés pour une ouverture de 2 700 places d’hospitalisation partielle -, les questions liées à la santé occupent le syndicat. D’autant que le projet de Rolampont ressort des vieux tiroirs.

« On parle d’un plateau technique et pas d’un hôpital. On estime que c’est un cadeau au groupe Elsan », accuse Richard Vaillant, qui nuance : « On est face à une opération où on a du mal à voir ce qu’il y a derrière. Mais, il est certain qu’il y a le privé derrière ».

Six syndicats locaux vont d’ailleurs initier des actions sur les déserts médicaux. Parmi eux se trouvent l’UNSA, la FSU, FO, l’Union syndicale Solidaires, la CGT et la CGC. Des rencontres entre ces syndicats et la Région, le Conseil départemental, l’Agglomération et la mairie de Chaumont, ainsi que les Communautés de communes de Langres et de Saint Dizier ont déjà eu lieu. « C’est positif de pouvoir se rencontrer et discuter », se réjouit le secrétaire général.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr