Commentaires (1)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.
Leonid Styrnikov
Posté le lundi 04 septembre 2023 - 10:58
Grande manifestation, il faut le dire vite. Il y a plus de gendarmes que de manifestants.

Rencontres des luttes paysannes et rurales : premier bilan avant la grande manifestation anti-nucléaire

Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, prône à la fois le dialogue et la fermeté.

ENVIRONNEMENT. Une semaine après le début des Rencontres des luttes paysannes et rurales à Cirfontaines-en-Ornois, un premier bilan est effectué par les organisateurs, qui se préparent au temps fort de l’événement, la manifestation entre Bure et Mandres, ce samedi 2 septembre à 14 h. Les autorités, de leur côté, saluent le dialogue noué entre les deux parties.

L’événement

Les Rencontres des luttes paysannes et rurales ont débuté samedi 26 août à Cirfontaines-en-Ornois (extrême est de la Haute-Marne, à deux pas de la Meuse) et s’achèvent dimanche 3 septembre. Il s’agit d’une grosse semaine d’échanges, de conférences, d’ateliers, de lectures, de concerts, qui s’articulent autour de différentes luttes, dont le combat anti-nucléaire contre Cigéo. Un projet mené par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) sur le territoire de Bure-Saudron, à la fois en Haute-Marne et en Meuse.

Premier bilan

S’il faudra attendre dimanche soir pour faire un bilan général de la fréquentation, ces Rencontres sont un succès pour les organisateurs, qui servent en moyenne un millier de repas par jour (midi et soir confondus). De quoi jauger l’affluence sur le camp de Cirfontaines qui peut recevoir, au maximum, 500 sympathisants. « Il y a autant voire plus de monde, de toutes les nationalités, que ce que l’on espérait et tout se passe vraiment très bien, il y a une super ambiance », assure Fred, un des organisateurs. Entre 100 et 150 personnes se rendent aux conférences quotidiennes. Les ateliers spécifiques fonctionnent également bien.

L’auto-gestion

Une douzaine de collectifs sont représentés sur ce camp autogéré. « C’est assez impressionnant, ce qu’on arrive à faire en auto-gestion » poursuit Fred, qui reçoit une grosse livraison de café au moment de notre entretien. C’est aussi ça, la vie du camp : si une quinzaine de personnes composent le noyau dur d’organisateurs, tout le monde a sa mission, des repas aux conférences, en passant par chacun des temps forts. « On va manger les patates cultivées là où nous sommes, on ne peut pas faire mieux : du champ à assiette ! » En ce qui concerne le coût total du camp, de 90 000 €, lui aussi participatif, il était au 31 août financé aux deux tiers.

L’événement dans l’événement

Ce samedi 2 septembre, c’est la grande manifestation entre Bure et Mandres-en-Barrois, via la D 132. Rendez-vous est fixé entre 13 h 30 et 14 h au centre du village (près de la maison de la résistance) avant une prise de parole, puis direction Mandres avec une marche agrémentée d’autres prises de parole. Arrivée prévue vers 16 h.

Le dialogue salué par la préfecture

Jeudi 31 août, une conférence de presse conjointement organisée par les préfectures de Meuse et de Haute-Marne se tenait à Bar-le-Duc. La préfète de Haute-Marne, Régine Pam, retenue par la passation de pouvoir à la BA 113, était représentée par Johan Porcher, son directeur de cabinet, pour accompagner Xavier Delarue, le préfet de la Meuse. Ce dernier a tenu à « remercier les organisateurs que nous avons rencontrés mardi, le lendemain de leur déclaration de manifestation en bonne et due forme », par les confédérations paysannes de Meuse et de Haute-Marne et le Cedra. « J’ai le sentiment d’un vrai dialogue. » A plusieurs reprises, le représentant de l’Etat a insisté sur des faits « convenus ensemble », à savoir le trajet entre Bure et Mandres, l’interdiction de passer devant le site de l’Andra ou encore, la neutralisation de la circulation dans le secteur pour faciliter les arrivées et les retours depuis le camp de Cirfontaines (avec pour les riverains, des déviations mises en place entre midi et 17 h).

La présence des forces de l’ordre

Si le dialogue semble avoir été bon entre les deux parties, le préfet s’est montré ferme si jamais un ou plusieurs individus venai(en)t à pénétrer dans la zone d’interdiction autour de l’Andra ou ailleurs (le bois Lejuc, haut lieu de la résistance, est aussi très surveillé). S’il n’a pas donné le nombre précis de forces de l’ordre mobilisées, Xavier Delarue a rappelé que l’escadron de gendarmerie spécialement dédié au territoire de Bure-Saudron représentait quelque 80 militaires, auxquels il convient d’ajouter des « renforts » de Meuse et de Haute-Marne. « On s’est donné les moyens de pouvoir faire face aux tentatives de dégradation et d’intrusion », poursuit Xavier Delarue, qui parle d’une « manœuvre en accord avec les organisateurs pour laisser l’expression citoyenne légitime et garantir l’ordre public ». Selon nos informations, entre 250 et 300 gendarmes seront mobilisés pour une manifestation dont on estime à un millier, le nombre de manifestants potentiels.

Du point de vue du camp…

Les gendarmes ont surveillé les abords du camp, nuit et jour, cette semaine. Le préfet a parlé d’une vingtaine de saisies dans les coffres de voiture, sans aucun incident majeur. Du point de vue des participants au camp, il y a encore eu « beaucoup de contrôles. C’est un camp assez tranquille, familial, avec des jeunes, des familles, des anciens. C’est toujours dommage de ressentir cette pression », commente Fred, qui malgré cela, salue la planification avec la préfecture du « bon déroulé de la manif ». S’il aurait souhaité « manifester devant le laboratoire, symboliquement, quand tu manifestes pour une cause, il faut s’y rendre », il attend de voir si la stratégie du dialogue avec les autorités portera ses fruits. Et espère du monde. « On aura le bois Lejuc à gauche, l’installation de l’Andra à droite pour montrer la lutte ! »

Les organisateurs publiaient vendredi 1er septembre en fin de journée, un nouvel appel à manifester ce samedi 2 depuis Bure.

N. F.

n.frise@jhm.fr

Sur le même sujet...

Bourmont
Les écoliers à la découverte de la bioéconomie
Environnement

Les élèves de l’école primaire ont participé à une animation sur le thème de la bioéconomie, vendredi 19 avril, au matin. C’est l’association Terre avenir, agréée Aecep (Association éducative complémentaire(...)

Montier-En-Der
Concours du festival de Montier : derniers jours pour s’inscrire
Environnement

Le concours du Festival international de photo animalière et de nature de Montier est encore ouvert jusqu’au 30 avril. Avis aux passionnés ! Il ne reste plus que six jours,(...)

Langres
Intempéries : le maraîcher Xavier Deleau scrute le ciel
Environnement

Températures négatives, averses de grêle, pluie abondante… Le ciel est capricieux et les producteurs de fruits et légumes ne sont pas sereins. Xavier Deleau, maraîcher installé au pied des remparts(...)