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Relaxe et prison ferme

Le temps a suspendu son vol, mardi, à l’occasion d’une énième audience marathon. Marquée par la condamnation à six mois de prison ferme de Mitch Campbell, l’audience s’est achevée par la relaxe d’un amateur de plaisirs virtuels.

Robe sombre et teint halé, Maître Chevrier se mêle aux collégiens conviés en salle d’audience, Me Charlot et Larrière conversent et le procureur Clémençon parfait sa doctrinale maîtrise du Code pénal à la lecture du petit livre rouge. Agression sexuelle, homicide involontaire et autres violences sur mineur : la lecture du rôle présage de longs débats. Un tintement retentit, les corps se dressent et les demandes de renvoi s’enchaînent. Les suspensions d’audience de succèdent, confiné dans le box sécurisé réservé aux prévenus, Mitch Campbell prend son mal en patience. Présenté en comparution immédiate devant magistrats et citoyens assesseurs, le jeune homme est appelé à répondre de violences habituelles sur conjointe, menaces de mort et autres subtilités. Tout un chacun se perd dans les méandres des mathématiques souterraines d’une relation malsaine. Condamné en 2004 pour violences sur conjoint, Mitch Campbell dévoilait sa véritable nature au détour de phrases lapidaires. «Elle s’énervait pour un rien, on ne pouvait même pas lui demander de faire la lessive ou à manger. (…) Une fois dans vie, une femme mérite une gifle», osait Mitch Campbell.

«Aucune arme n’a été retrouvée»

Le prévenu en sera venu, le 1er avril, à s’en prendre au compagnon de son ancienne concubine. Frappé au visage, l’homme aurait été mis en joue. Seules quelques cartouches et médailles à l’effigie du régime nazi furent retrouvés par les enquêteurs. Un élément tendait toutefois à accréditer l’existence d’une arme de poing, l’ancienne compagne du prévenu indiquant avoir été menacée, canon sur la tempe, au terme d’une violente dispute survenue en 2011.

Le procureur Clémençon requérait une peine de prison ferme. Accablé par les maladresses verbales de son client, Me Chevrier faisait état de ses doutes. «On ne frappe pas une femme, même avec une rose, mon client est ce qu’il est, mais j’aurais aimé voir madame et son ami, ce para-commando belge malmené par mon client, lançait l’avocat. Mon client a sorti un homme de la chambre de sa fille, aucune arme n’a jamais été retrouvée et les victimes ont attendu deux jours avant de déposer plainte !» La décision tombait : douze mois de prison dont six assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.

Répulsion et intention

La nuit menaçait de s’abattre. Me Kaya sollicitait le renvoi de son dossier. «Vous siégez depuis plus de dix heures monsieur le président et cette audience a commencé il y plus de six heures», soulignait le procureur Clémençon, en référence à la circulaire Lebranchu garantissant aux justiciables des conditions optimales de jugement. Le renvoi était acté. L’audience n’en était pas moins terminée. Alain Torreton s’avançait à la barre, son avocat présentait une exception de nullité rejetée par le tribunal. Magistrats et citoyens assesseurs pouvaient enfin en venir au fond. Suspecté d’avoir importé 55 documents à caractère pédopornographique, le prévenu clamait son innocence. Avouant consulter des sites érotiques, Alain Torreton aurait été victime d’importations involontaires. Des conclusions techniques fournies par des services d’enquête spécialisés confortaient la version du prévenu. Confiant avoir ressenti une véritable «répulsion devant certaines photos», le procureur Clémençon faisait clairement état de ses doutes. L’intention d’importer ces documents était-elle avérée ? Après en avoir délibéré, magistrats et citoyens assesseurs ont prononcé la relaxe du prévenu.

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