Relax… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Comment passer d’avocat star – le fameux Acquittator – à homme fort du gouvernement, puis quasiment à paria de la sphère politique pour enfin revenir encore plus musclé qu’il ne l’a jamais été ? Eric Dupond-Moretti, c’est ça. Clivant, c’est une évidence. Acteur principal d’une sorte d’histoire d’amour/haine dont il aime d’ailleurs alimenter les psychodrames permanents. Mais aussi, il faut bien le reconnaître, un talent fou pour tracer son chemin.
Le jugement de la Cour de Justice de la République, ce mercredi, nous l’a encore montré : il ne faut jamais essayer de vendre la peau d’Acquittator sans être certain qu’on aura bien quelque chose à troquer. Autrement dit, lui qui était coupable, forcément coupable aux yeux de ses adversaires est, d’un coup d’un seul, devenu ou redevenu celui que rien ne peut arrêter. Relax…
Son horizon politique est à nouveau dégagé. La Première ministre, Elisabeth Borne, avait annoncé la couleur. Démission du gouvernement si condamné. Pour le coup, c’est terminé, fini, l’affaire est close après la relaxe de la Cour.
Close, vraiment ? Judiciairement oui, clairement. Politiquement, c’est une autre histoire. Juste après la décision de la CJR, le microcosme politique s’est très vite agité. Car la Cour a considéré que si l’élément matériel de la prise illégale d’intérêts était bien constitué, l’élément intentionnel, lui, ne l’était pas.
Les oppositions auront évidemment leur version de la décision, réarrangée à leur sauce. LFI a ainsi d’ores et déjà remis en cause la légitimité de l’instance. Accessoirement, Elisabeth Borne, elle se voit retirer une belle épine du pied. Les joutes politiques peuvent reprendre leur court…
c.bonnefoy@jhm.fr