Relax cocoon, disco paillette… pour se recentrer et retrouver la patate

Sérieusement, défense de rire, Langres a depuis le début du mois un lieu de stages « relax cocoon », « disco paillette », « Qi Gong intuitif »… et on y va. Atmosphère bienveillante garantie. C’est déjà beaucoup. Et il se pourrait que ce soit encore davantage.

« Se débarrasser de ses douleurs physiques et/ou de ses pensées parasites ». Bref, « gagner en confort intérieur ». Un bénéfice inestimable qui passe par « la connaissance de son corps », qu’on s’en arrange ou qu’il nous encombre, qu’importe, Céline Champmartin est convaincue qu’apprendre à « prendre soin de soi » nous déverrouille et nous énergise.

Avec l’éducatrice sportive Mailys Horiot, elle dispense un autre moyen d’être avec soi-même, à travers de multiples activités -dynamiques, relaxantes-, met sur pied des stages destinés à nous faire nous réapproprier nos corps trop souvent désertés au profit de « trop de mental ». Une manie qui, déjà, conduit à « se faire mal ». Des professeurs vont rejoindre l’Espace Harmonie, c’est d’ailleurs ainsi que le Pilates sera intégré au programme des propositions. Les enfants auront leur programme dédié en septembre.

Loin d’un gymnase

« Un mal de dos m’a contrainte à renoncer à la danse classique ». Quand la danseuse et professeur diplômé d’État à Chaumont se décide à raccrocher le tutu, c’est Covid. « J’ai alors lancé des cours de Qi Gong à Neuilly-l’Évêque… et la période n’était évidemment pas idéale… ». Céline puise alors dans son potentiel créatif. La voilà à confectionner des bijoux, pièces qu’elle expose dans des manifestations. Conjointement, elle est « coach pour les personnes hypersensibles et à fort potentiel intellectuel (HPI) ». Une prestation qu’elle assure « en individuel ». Quand, fin décembre dernier, elle remarque qu’un local à usage professionnel est disponible à Langres. C’est, après l’avoir longtemps cherché de surcroît, « pile poil » le lieu dont elle rêvait: une vaste salle lumineuse, bien éloignée de la configuration d’un gymnase. Affaire conclue, l’Espace Harmonie ouvre début janvier.

« Trouver du confort dans l’immobilité »

« C’est de la prévention santé. Plus le corps sait s’adapter, moins il risque de se blesser ». Chez Espace Harmonie, on veut vous rétrocéder votre espace privé car s’ « il faut naturellement être attentif à l’extérieur », encore faut-il rester le maître de sa vie « au lieu de la subir ». C’est la regrettable expérience d’un dos en capilotade qui a amené Céline Champmartin à s’intéresser aux « soins alternatifs », qu’elle juge bénéfiques « pour détendre le corps et l’esprit en complément de soins thérapeutiques, comme l’ostéopathie ».

Exit la recherche de la performance et cap sur son « intérieur ». Un chemin dans lequel on peut s’engager via la méditation. « Il faut apprendre à ne rien faire, trouver du confort à l’immobilité ». On peut recourir à des « micro-mouvements » si, en étant allongé par terre sur fond de musique apaisante, on se sent décidément trop de fourmis dans les jambes. « Une fois que l’on se connaît bien, on peut se remplir d’énergie ». Ce nouveau tonus, Céline assure qu’on le constate après les cours.

« Éviter qu’on ait besoin d’une béquille en permanence »

« Je m’ennuyais à l’école, je m’ennuyais à l’université… ». Céline monte alors au front de plusieurs disciplines à la fois : elle s’inscrit en philo, se met au russe et boucle une licence de psycho. Aujourd’hui encore, elle fait donc trois métiers à la fois. Hep hep… ça rentre dans 24 heures ? « Quand on fait ce qu’on aime, on ne fatigue pas ». Le hasard ne doit bien rien à son intérêt pour les « HPI » en qualité de coach. « À la différence d’un psy qui va explorer le passé, je travaille sur les difficultés actuelles et je cherche des solutions, j’agis concrètement ». Son suivi est contenu dans le temps : trois mois, et c’est fini. « L’idée, c’est d’éviter qu’on ait besoin d’une béquille en permanence ». Certes, on parle peut-être davantage des HPI ces dernières années parce qu’on les recense, Céline en convient, des cerveaux malins, il y en a toujours eu. Toutefois, elle soutient qu’ « il y en a de plus en plus à l’école ». Leur cas ne se résumerait pas à disposer d’un QI au-dessus de la moyenne. « On a de plus en plus d’intelligences particulières », à la manière de penser « non linéaire » dans le même temps qu’elles sont « hypersensibles », et fonctionnent par « associations d’idées ». Charge au coach Céline de les amener à « créer la vie dont elles rêvent », à « se débrouiller seules » aussi. Parmi ceux qui ont recours à ses services, beaucoup sont « en phase de réorientation professionnelle », et il leur arrive souvent de « s’inventer un métier ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr