Relativiser – L’édito de Christophe Bonnefoy
On se plaint, on se plaint… Les Français ne sont jamais contents. C’est ce qui se dit… Disons que, peut-être, on a tendance à ne parfois pas savoir retirer nos œillères. A ne pas prendre la peine d’étendre notre champ d’analyse au-delà d’un cercle égoïstement restreint.
Beaucoup – il n’est ainsi pas étonnant d’observer le succès des sites Internet de revente de cadeaux de Noël – auront poliment souri à l’ouverture de leurs paquets gentiment déposés par le vieil homme en rouge (il existe !), avant de pester intérieurement contre la couleur du pull, qui plus est trop juste en taille ou l’inutilité d’un énième mug au slogan à l’humour douteux.
Alors certes, on ne va pas systématiquement se rendre les fêtes plus sombres qu’elles ne le sont parce qu’ailleurs il y aurait plus malheureux que soi. Mais relativisons.
Dans le nord du pays, certains n’auront même pas eu l’heur, cette année, de découvrir de présents sous le sapin. Ils n’avaient pas de sapin. Parce que plus de maison, ou pas en état d’y vivre encore, après les crues de fin d’année. Et 2024 commence comme 2023 s’était terminée. Ce mardi, le Pas-de-Calais est repassé en alerte rouge aux crues. Les moins malchanceux, si l’on peut dire, commençaient à entrevoir la possibilité de rénover. De reconstruire l’avenir, en quelque sorte. Raté. Leur horizon est bouché à court terme. Mais le pire dans l’histoire est que les phénomènes climatiques qu’ils subissent actuellement pourraient très bien devenir récurrents. On en revient, encore et toujours, aux fameux dérèglements…
D’ailleurs, que ceux qui se plaignaient de leur pull ou de leur mug ne crient pas victoire trop vite, pour le coup. Le Pas-de-Calais aujourd’hui… Et demain… ?