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Règlements de comptes à OK Nogent

Visé par des témoignages accablants pour les uns, intéressés pour les autres, un retraité est accusé d’avoir eu recours, à Nogent, à des travailleurs non déclarés dans le cadre de la rénovation de logements.

Rénover à moindres frais maisons ou appartements en recourant au travail dissimulé avant de les louer à des personnes aux faibles ressources afin de s’assurer du versement d’aides au logement. La combine est en vogue en ces temps de libéralisation anarchique du marché de l’immobilier.

Ancien artisan, retraité, jusqu’alors inconnu de la justice, Daniel B., soucieux de se constituer un patrimoine immobilier et de profiter des revenus en découlant, aurait eu recours, à Nogent, à locataires ou connaissances dans le cadre de la rénovation de logements. Telle est l’accusation formulée aux gendarmes courant 2016. Une dénonciation sur fond de conflit entre propriétaire et locataire.

Différentes personnes œuvreraient régulièrement, notamment le week-end, dans deux bâtiments acquis par le mis en cause. De nombreuses personnes sont entendues. Premier témoignage. « Oui, j’ai travaillé au noir pour lui de septembre 2013 à mars 2014. J’ai effectué des travaux, Daniel B. me fournissait le matériel. (…) Au final, il m’a arnaqué, il ne m’a jamais déduit 70 € sur mon loyer comme c’était prévu ». Deuxième témoignage. « J’étais locataire, j’ai travaillé pour lui, huit week-ends environ, j’ai touché 600 € au total ». Troisième témoignage. « J’ai travaillé pour lui de 2015 à 2016, il me payait avec des Chèques emploi service universel (Cesu). Dans le cadre de ces travaux, je me suis pris une poutre sur une épaule. » Comme le rappela le procureur Candar, le recours au Cesu est limité à la réalisation de « petits travaux » et non à des travaux de « gros œuvre ».

« Une vengeance »

Décidé à prouver sa bonne foi, Daniel B. aura vigoureusement contesté ces accusations, cette semaine, à la barre du tribunal correctionnel. « J’ai eu recours à une entreprise qui a été placée en liquidation judiciaire, j’en ai eu pour 35 000 €. Suite à la liquidation, je n’ai jamais pu récupérer les factures ! » Tout en veillant à faire état de relations avec un colonel des sapeurs-pompiers, un ancien responsable des Renseignements généraux (RG) et un ancien cadre supérieur de l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf), le prévenu, sûr de son fait, aura dénoncé « une vengeance », « une cabale ». « Un locataire m’accuse, mais il faut savoir que j’ai déposé plainte contre lui dans le cadre d’un différend et j’ai gagné ! (…) Une autre des personnes qui m’accuse me doit 1 880 € de loyers ! ».

« Payées au lance-pierre »

Représentant un des hommes affirmant avoir effectué différents travaux, Me Charlot en vint à faire cette observation. « Monsieur a réponse à tout ! » Au nom de l’Urssaf, Me Roger se montra particulièrement piquant. « Au total, onze personnes ont travaillé de façon plus ou moins active au service de monsieur. (…) Une locataire faisait le ménage dans les communs en échange d’une remise sur son loyer. (…) Monsieur a profité des allocations logement des locataires, le prévenu appréciait manifestement les locataires à faibles revenus, forcément, la Caisse d’allocation familiale (CAF) versait 75 % des loyers, directement ! (…) Monsieur affirme qu’il a réalisé de nombreux travaux seuls, un des bâtiments acheté 45 000 € est désormais estimé à 170 000, monsieur est né en 1938, mais bien sûr, il a effectué des travaux seul ! » Me Roger sollicita une réparation d’un montant de 42 000 €.

Le procureur porta à son tour l’estocade. « Monsieur serait accusé par dix personnes peu recommandables en conflit avec lui, cette version n’est pas tenable, je note une forme de mépris à l’encontre des personnes payées au lance-pierre par monsieur, des personnes vivant du Revenu de solidarité active (RSA) », tonna le représentant du ministère public. Réquisitions ? Une amende de 10 000 €. Et une confiscation d’un bien immobilier à la hauteur des sommes réclamées par l’Urssaf.

Place à un autre son de cloche. « Au terme d’un examen précis du dossier, vous devrez relaxer monsieur », soutint Me Chaffaut au nom du prévenu. « Tout est bon pour accabler prévenu. (…) La personne qui a dénoncé mon client aux gendarmes est animée d’une animosité tenace, cette personne a été condamnée en 2019 parce qu’elle a crevé les pneus de la compagne de monsieur ! » Relaxe ? Condamnation ? La décision du tribunal sera rendue le 1er février.

T. Bo.

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