Regain d’intérêt pour le marché de l’immobilier
ECONOMIE. Impacté par la hausse des taux d’intérêt, le marché immobilier langrois demeure dynamique aux yeux de ses acteurs. Qui doivent néanmoins composer avec une diminution en cours du prix. Qui, pourtant, ne profite pas forcément aux acquéreurs.
Le Marché international des marchés de l’immobilier (Miplm), qui s’est ouvert à Cannes ce mardi 12 mars, est le premier à en faire le constat : en France, l’immobilier n’est pas au mieux de sa forme. La cause en est largement connue : la hausse spectaculaire, ces derniers mois, des taux d’intérêt, actuellement au plus haut, qui obère évidemment toute velléité d’acquisition sans un apport personnel conséquent. Qu’en est-il à Langres et dans les environs ?
Les professionnels du secteur sont unanimes : oui, il s’agit également de l’obstacle irréfragable en terre lingonne. « Le principal problème, ce sont les taux d’intérêt très haut. C’est le principal frein, une gêne pour les acquéreurs potentiels », confirme Michèle Gauthier, propriétaire de l’agence éponyme. Aymeric Camus, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier illustre la problématique par un exemple concret de calcul, logiciel dédié en main : « Prenons une maison à 150 000 euros. Il y a un an et demi à peine, une mensualité de remboursement de prêt aurait été de 651 €. Aujourd’hui, c’est 861 ». S’y ajoute, aux yeux de Ludovic (Agence Orpi) « une frilosité devenue excessive des banques, malgré ces taux. Il y a de plus en plus de refus de prêts, nous le subissons ».
Tendance baissière pour les prix au m2
En conséquence, le dynamisme du marché s’en ressent, même si la situation n’apparaît pas comme catastrophique. Elle tend même à s’améliorer en ce premier trimstre 2024. « Je ressens un marché un peu plus dynamique en ce début d’année, par rapport à fin 2023. Il y a davantage d’appels, de renseignements, d’offres depuis début février », se réjouit Aymeric Camus. « Cela repart un peu, même si l’on ne peut pas dire que ce soit florissant », abonde Michèle Gauthier.
Le profil des acheteurs s’en ressent, avec une favorisation des plus aisés. « Actuellement, la plupart des achats se font comptant… Il y a une clientèle étrangère et urbaine, fortunée, qui est présente », analyse Ludovic, d’Orpi. Les vendeurs, eux, sont contraints de s’adapter : « Sur le secteur de Langres, les vendeurs commencent à se rendre compte de la situation ». La tendance du prix au m2 est donc désormais baissière. « Les prix sont en cours de diminution », confirment Aymeric Camus et Michèle Gauthier. Mais, entre les taux d’intérêt faramineux, et l’inflation forte des matériaux si des travaux s’avèrent nécessaire, les acquéreurs n’en bénéficient pas forcément. « Ce qui est le plus prisé, aujourd’hui, ce sont les logements neufs ou rénovés, y compris en location », conclut l’agent immobilier de Stéphane Plaza. Point noir : à Langres, ce n’est, pour le moins, guère compatible avec la vacance immobilière du centre historique.
N. C.
Le marché en quelques chiffres
Selon les analyses de nos confrères du Figaro Immobilier, menées et mises à jour au 1er février 2024, le prix médian d’un bien immobilier, à Langres, se monte à 1179 euros/m2. Ce qui marque une augmentation de 23 % sur les cinq dernières années, et de 7 % par rapport à 2023, à la même époque. Toutefois, le maximal a été atteint à l’automne de l’an dernier, et les prix subissent une notable baisse depuis, corroborant les constats de terrain des agents immobiliers langrois. Le début d’année s’est avéré correct, avec 24 biens immobiliers vendus en janvier et 13 en février.
L’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) relève, selon les derniers chiffres mis à jour en mai 2023, l’existence de 4 680 logements à Langres, dont 3 950 résidences principales et 602 vacants.