Refuge Andrée-Guérin : chacun a fait un pas en avant
Les tensions autour du refuge Andrée-Guérin se sont exacerbées il y a dix jours après la parution d’une pétition en ligne dénonçant la construction de nouveaux boxes non adaptés aux chiens. Finalement, le dialogue a repris et une solution a été trouvée.
Il y a eu de la grogne et des crocs de montrés, avant qu’une patte ne soit tendue de part et d’autre et que l’histoire se finisse par une caresse amicale en mode « à bientôt ». Cette situation imagée résume une semaine d’actualité autour du refuge Andrée-Guérin.
Tout est parti d’une simple pétition dans laquelle ont été pointés du doigt les nouveaux boxes censés accueillir les chiens, l’un des aspects de la rénovation du refuge entreprise par la mairie depuis septembre 2021. « Les animaux vont souffrir, tout est à refaire, c’est inadmissible », s’emportait Pascale Gérard, membre de l’association Nos amies les bêtes et instigatrice de la pétition. « C’est le meilleur moyen de nous faire entendre, plus de 1 900 personnes ont déjà signé. Le maire de Saint-Dizier ne peut pas rester indifférent. »
Comme chiens et chats
Dans une lettre adressée à Quentin Brière – mais aussi à Anne Cornet, préfète de Haute-Marne, et à Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental – que jhm quotidien a pu consulter, Pascale Gérard s’est émue des boxes dans lesquels « les animaux ne seront pas isolés du froid […] (ni) de la chaleur ». La militante associative a critiqué également la non-étanchéité des boxes – « lorsqu’il pleuvra, […] les chiens auront les pattes dans l’eau » – mais aussi le choix de niches, difficiles à nettoyer selon elle, du fait des plafonds « très lourds à soulever ». Esteban Moock, responsable maîtrise d’ouvrage et conduite d’opérations à la Ville de Saint-Dizier, a balayé ces critiques : « Les boxes sont normés, la tôle est bien mieux que le polycarbonate actuellement utilisé, et notre priorité a été mise sur l’hygiène, qui est la vraie menace pour les animaux. » Si les boxes sont en effet exposés aux courants d’air, ce choix est « assumé », et « les niches sont isolées ». De surcroît, la stagnation de l’eau par temps de pluie doit être solutionnée par une légère inclinaison des sols.
Un autre point d’achoppement a concerné les chatteries, flambant neuves et censées être occupées par Nos amies les bêtes et L’amour des chats 52. « Les personnes en charge des travaux n’ont pas compris qu’un chat est territorial, ça semble donc compliqué de faire se côtoyer tous nos animaux dans un espace partagé », a déploré Isabelle Peridon, présidente de la deuxième asso. Une solution ? « Il va falloir fermer la trappe de notre chatterie. »
Apaisement
Très attendu, le passage des services vétérinaires vendredi 17 mars, a permis d’y voir plus clair. Et surtout, aux services de la Ville et à la responsable du refuge de trouver « un terrain d’entente et une cohésion dans le même sens, dans l’intérêt des animaux », confie Sandrine Chauvelot ce dimanche.
La clôture autour des espaces extérieurs destinés au chat, jugée « trop basse » par Nos amies les bêtes et L’amour des chats 52, sera finalement complétée par du grillage. Un autre passage sera créé pour accéder à la zone de quarantaine et ainsi limiter d’éventuels risques d’infection d’un chat à tous les animaux. En ce qui concerne les boxes des chiens, « on va tenter comme ça et voir comment les bêtes vont réagir en cas de fortes intempéries ou de vague de chaleur », attend Sandrine Chauvelot. Des coups de peinture seront donnés par les bénévoles aux boxes actuellement inoccupés à côté de la nouvelle chatterie.
Surtout, le chantier qui était à l’arrêt va pouvoir reprendre. « Nous allons commencer à transférer les chiens cette semaine, puis les chats ensuite, jusqu’à la fin du mois », explique la responsable du refuge. Avec en parallèle un gros travail de nettoyage et de tri, les bénévoles seront fortement sollicités. Tout est bien qui finit bien ?
Dorian Lacour et Louis Vanthournout
d.lacour@jhm.fr / l.vanthournout@jhm.fr
Qu’en dit la députée ?
Pascale Gérard a prévenu : « Je ne laisserai pas faire ça. Je suis prête à faire remonter l’information plus haut. » Et en effet, l’information est remontée jusqu’au Parlement, via Laurence Robert-Dehault, députée de la 2e circonscription de la Haute-Marne.
Propriétaire de plusieurs chats, récupérés au refuge SPA de Bar-le-Duc, la députée « très attachée à la cause des animaux domestiques », souligne « la responsabilité énorme qui pèse sur les présidents d’associations bénévoles ». D’où, selon elle, la pugnacité dont a fait preuve Sandrine Chauvelot pour obtenir des équipements parfaitement aux normes. Laurence Robert-Dehault regrette enfin le « manque de concertation » durant les travaux et précise qu’elle a signé personnellement la pétition en ligne. Pétition qui, dimanche 19 mars au soir, a dépassé les 1 920 signatures.