Réforme des retraites : à l’intérieur du mouvement
Retraites. Quatre jours avant la journée de mobilisation du 7 février, l’intersyndicale prépare la prochaine manifestation chaumontaise. Un syndiqué se dévoile les coulisses de l’organisation d’un mouvement social.
Ce vendredi 3 février, le secrétaire général de l’Union départementale de la CGT 52, Vincent David, rédige le discours contre la réforme des retraites qu’il prononcera dans quatre jours, devant la mairie. Dans le même temps, l’imprimante débite des tracts. Une heure plus tard, des syndiqués le rejoignent aux locaux de la CGT, dans le Vieux Chaumont, pour aller coller des affiches.
« Préparer une manifestation, ce n’est pas seulement déposer une autorisation en Préfecture. Il y a tout un travail d’organisation et de mobilisation en amont. Nous avons commencé à tracter avant Noël », indique Vincent David.
Echanger et sensibiliser
Le secrétaire général détaille : « Les huit organisations syndicales se sont d’abord rassemblées. Nous avons défini les lieux et horaires de mobilisation, et les actions à mener, comme le tractage, que nous avons commencé dans la foulée. Nous avons ensuite déposé à la Préfecture la déclaration préalable, tout en poursuivant notre volet de sensibilisation. Puis, au plus proche de la manifestation, nous nous assurons du bon déroulement du rassemblement en désignant seize responsables de la sécurité, soit deux par syndicat ».
Afin d’élargir le mouvement, les militants vont à la rencontre des passants, échangent avec eux sur le projet de réforme des retraites, mais aussi sur les demandes des syndicats. « Nous voyons de nouvelles têtes avec des revendications. Elles ont besoin de comprendre ce qui se passe et ce qu’on fait », soutient Vincent David.
Pour initier un rassemblement le plus large possible, l’intersyndicale a choisi d’organiser les manifestations à 17 h. « Nous appelons à la grève, mais nous savons très bien qu’il faut aussi remplir le panier de course. Nous avons choisi la fin de journée pour permettre aux gens continuant de travailler de venir », explique le secrétaire général de l’UD CGT 52. Face à cette problématique financière, un syndicaliste présent dans le cortège parisien du 31 janvier évoquait la mise en place des caisses de grève.
Casse-croûte revendicatif
Toujours dans le but de réunir un maximum d’opposants à la réforme, un casse-croûte revendicatif sera organisé au Square Boulingrin, le samedi 11 février à 12h, après la manifestation de 10 h. L’occasion sera d’avoir de répondre aux interrogations des citoyens, ce qui n’est pas rendu possible avec toutes les actions, notamment celles de tractages aux ronds-points à 6 h 30.
« Nous voulons que ce soit un moment d’échange « à la cool ». Les gens ont besoin de relayer ce qu’ils ont sur le cœur. Nous ne pouvons pas faire ça sur les ronds-points, ça reviendrait à les bloquer », souligne Vincent David. Par ailleurs, d’autres actions de tractage ont été menées dans des usines, mais aussi dans des lycées.
Le secrétaire général de l’UD CGT 52 estime que tout ce travail porte ses fruits. « Nous ne nous faisons pas rejeter comme ça peut être le cas sur d’autres sujets. Nous sentons qu’il y a une demande des gens et que le mouvement est bien perçu. Nous sommes de plus en plus sollicités au téléphone. »
Julia Guinamard