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Réchauffement climatique : les truites souffrent aussi

Les sécheresses se répètent depuis plusieurs années déjà. (Photo d’archives Fédération départementale de pêche)

L’impact du réchauffement climatique est réel sur les cours d’eau de l’Hexagone. Particulièrement sensible, la première catégorie piscicole (salmonidés dominants) est en première ligne face aux risques de modification des peuplements.

La truite fario, on le sait, ne tolère que des eaux fraîches et bien oxygénées. Entre 4 et 19 degrés, c’est l’idéal pour elle. Or, le réchauffement climatique a deux effets : une hausse de la température moyenne de l’eau, notamment en période estivale, et une raréfaction de la quantité d’oxygène dissous disponible. La fario peut tolérer des écarts temporaires, mais l’élévation moyenne des températures tout au long de l’année peut entraîner une modification de sa répartition naturelle.

Le risque est que cette modification de la répartition n’entraîne une disparition des truites fario et une révision du classement des rivières fondé sur leur peuplement.

Face à ce phénomène, la Fédération départementale de pêche a installé un réseau de sondes thermiques dans les cours d’eau. Sous la responsabilité de Martial Gil, chargé des études et de la connaissance des milieux, elles ont vocation à fournir des données statistiques objectives pour mesurer concrètement le réchauffement des eaux. Le suivi thermique se fait ainsi depuis plusieurs années en parallèle avec le suivi des populations piscicoles.

Réhabiliter les milieux

« Quand on réhabilite les milieux, on arrive à limiter l’impact du réchauffement », résume Martial Gil. C’est le sens des actions menées par la Fédération départementale de pêche et d’autres acteurs comme les collectivités territoriales, les syndicats de rivières, comme sur le Ruisseau de Presles par exemple.

« Les suivis sur le long terme montrent que la période d’étiage se prolonge globalement sur une période plus longue, jusqu’à la fin de l’automne » indique Martial Gil.

Les étiages et la manque d’eau ont aussi pour effet, délétère ou salutaire selon les points de vue, de révéler des pollutions chroniques. Celles-ci passaient autrefois plus inaperçues du fait des débits d’eau. « Les assecs concentrent les pollutions chroniques », résume Martial Gil.

Plus le cours d’eau est en bon état écologique, meilleure est sa résistance aux agressions. Un cours d’eau qui a des méandres, qui fonctionne correctement avec ses zones humides associées, a un effet positif sur les inondations, sur l’état des parcelles agricoles voisines. « Un cours d’eau en bon état rend service à tout le monde. Les services rendus vont bien au delà de l’aspec piscicole. Quand on doit intervenir sur un cours d’eau, c’est déjà presque trop tard, on arrive en bout de chaîne », plaide Michel Rémond.

En tête de bassin des principales rivières, la Haute-Marne est encore relativement chanceuse sur ce point, et conserve des populations piscicoles intéressantes. « Il faut rester vigilant, les données que nous collectons nous servent à cela. Le monde de la pêche est la dernière grande structure à investiguer sur les milieux aquatiques » estime Michel Rémond.

J.-N. D

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