Rebondissements – L’édito de Christophe Bonnefoy
Fabien Galthié n’est pas Corinne Diacre. Antoine Dupont n’est pas Wendie Renard. Clairement, le rugby n’est pas le football.
Et si le ballon du premier est beaucoup plus ovale que celui du second, il faut bien avouer qu’un de ces deux sports tourne bien plus rond que le second. Devinez lequel.
A l’heure où la bouillabaisse apparaît totalement indigeste du côté du football féminin – et plus largement dans les plus hautes sphères du football français , le temps est encore et toujours, au moins sur le terrain, à la vaillance et à la beauté de l’effort lorsque de onze, on passe à quinze.
En cette année de Coupe du monde en France, le jeu du XV tricolore est particulièrement scruté par les spécialistes. Pas que par eux d’ailleurs. Alors bien sûr, on nous dira que nos joueurs sont moins irrésistibles qu’il y a quelques mois. Qu’ils ne sont plus imbattables et même, qu’ils peuvent parfois nous faire très peur.
Ça a encore été le cas contre l’Ecosse dans ce tournoi des Six nations, où Romain Ntamack et les siens ont parfois conjugué leur rugby à l’imparfait.
Mais au final, et n’est-ce pas là l’essentiel, ils ont réussi à nous faire vibrer, à nous transporter, dans un match à rebondissements. Et à le gagner au bout de l’effort, qui plus est en s’octroyant le bonus offensif. Et, excusez du peu, contre une nation qui pouvait encore, avant le début de la rencontre, prétendre réaliser le Grand chelem.
Trois équipes à dix points – la France, l’Angleterre et l’Ecosse -, derrière une Irlande qui a pris quelques longueurs d’avance. Voilà dans quel contexte se déplaceront nos Bleus le 11 mars à… Twickenham, enceinte de 82 000 places et temple du ballon ovale. Le temps pour les Français d’affiner leur jeu – de le retrouver, diront certains -, de gommer les imperfections. Et faire doucement monter la pression avant le Mondial en septembre.