Réaction exigée – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà ce qui s’appelle se faire rappeler à l’ordre illico. A Très Grande Vitesse même. Après le chaos qu’ont vécu les voyageurs ce week-end en gare Montparnasse à Paris, il va falloir très sérieusement revoir la copie. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a été catégorique. D’abord dans son appréciation de la panne informatique qui a laissé sur le carreau des milliers de clients pendant des heures et des heures : «Inadmissible». Puis dans le délai que le gouvernement laisse désormais à la SNCF pour régler les problèmes, tant dans la gestion technique qu’en ce qui concerne l’information des voyageurs. C’est clair et sans appel : le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, a jusqu’à la fin de la semaine pour présenter une «nouvelle organisation et un nouveau management de la gestion des grands travaux». Autrement dit, après une succession d’incidents et les retards qu’ils ont provoqués, les têtes risquent de tomber si le pays venait à connaître les mêmes erreurs d’aiguillage – si l’on peut dire -. On n’ose, d’ailleurs, imaginer la colère des autorités de tutelle si par malheur la période de Noël venait à ressembler à ce week-end noir. Bonjour les fêtes !
Evidemment, financièrement, le coût est énorme pour la SNCF. Mais il l’est aussi en terme d’image et place l’entreprise devant un constat terrible : elle n’a tout simplement pas été capable jusqu’à maintenant de gérer totalement les nécessaires transformations qu’elle doit engager.
Mais ne dit-on pas qu’on apprend de ses erreurs… Et heureusement, pour le coup, elles n’ont provoqué que de grosses colères chez les voyageurs. Il vaut mieux, finalement, des trains qui ne partent pas que d’autres qui n’arrivent jamais.