Ratafia pour tout le monde
Un soir de juin 2010, la fête bat son plein dans un demeure du Nord du département. Albert Quentin et Gabriel Fouquet sont de la partie. L’alcool vient à manquer en cours de soirée. Le locataire du logement sait où trouver de quoi étancher sa soif : protégée par une porte barrée d’une pièce métallique, une cave attenante au logement renferme plusieurs litres de Ratafia. «Gabriel m’a demandé si je pouvais lui prêter ma disqueuse, indiquait Albert Quentin. J’ai été la chercher dans mon coffre, mais je ne savais pas ce qu’il voulait en faire. J’ai ensuite compris qu’il voulait s’attaquer aux gonds de la porte. Je lui ai conseillé de couper la barre. Je suis parti et je n’ai pas touché aux bouteilles.» Absent à la barre, Gabriel Fouquet n’aura pu présenter sa version des faits. «Gabriel est un ami d’enfance, mais il a un problème avec l’alcool, indiquait Albert Quentin. Il s’est battu ce week-end. Il est en vrac et il n’a pas pu se déplacer.»
«Inadmissible»
En sa qualité de partie civile, le propriétaire du doux breuvage faisait entendre sa consternation. «Ce qu’ils ont fait est inadmissible», soulignait la victime du vol. Interrogé par le juge Thil sur l’ampleur du préjudice financier, l’homme a fixait un tarif de dix euros par bouteille et réclamait 120 euros de dommages et intérêts, «une somme destinée aux Restaurants du coeur».
Le représentant du Ministère public restait dubitatif quant aux explications fournies par Albert Quentin. «Certes, je ne suis pas bricoleur, mais je m’étonne de la présence d’une disqueuse dans votre véhicule», lançait le procureur Prou-Gaillard.
Albert Quentin a été condamné à une peine de deux mois de prison assortis d’un sursis simple. Prenant en considération les antécédents judiciaires de Gabriel Fouquet, le tribunal a infligé au deuxième prévenu une peine de quatre mois ferme.