Rassemblements auto : Nous, nos potes et nos voitures
Depuis près d’un an, des passionnés de mécanique se réunissent régulièrement sur des parkings pour échanger ou tout simplement admirer les acquisitions de chacun. Des rassemblements nocturnes voulant se défaire des clichés qui leur sont associés.
Ce soir-là, c’est sortie nocturne pour Willy, sa copine et sa Mercedes d’un autre temps. Direction non pas le restaurant ni le cinéma pour un quelconque rendez-vous en amoureux, mais un rassemblement automobile sur un parking en périphérie de la cité bragarde. « J’y vais presque tous les vendredis ou samedis », explique-t-il sur place, garé non loin d’une Golf, en attendant que d’autres participants arrivent.
Courant 2023, plusieurs groupes de mordus d’automobiles se sont créés et organisent souvent des rassemblements nocturnes sur Saint-Dizier. « À force de se voir sur des parkings, avec un collègue, on s’est dit que ce serait bien de rassembler un max de monde pour parler de mécanique », se remémore Günther*, à l’initiative du rassemblement du soir. « On a commencé avec cinq, six voitures, et ensuite, c’est arrivé qu’il n’y ait plus qu’une seule rangée de vide. »
« On a commencé avec cinq, six voitures »
Bien que sur le papier, ces réunions inopinées soient illégales, leurs différents organisateurs l’assurent, elles n’ont pas pour objectif de perturber la vie de quartier. Pour cela, les runs et les concours de donuts ne sont pas au programme, au profit de quelque chose de « statique » et « tranquille » pour discuter autour de leurs véhicules, peu importe le modèle ou la puissance. « On essaye de faire en sorte qu’il n’y ait pas de débordements, d’accélérations… », ajoute Günther.
Au fur et à mesure que les heures passent, plusieurs dizaines de propriétaires de voitures affluent au compte-goutte. Certains font rugir leur moteur aux abords du lieu de rendez-vous, mais cela reste tout de même marginal. Sur place, ce sont les voix qui succèdent au bruit des moteurs éteints.
Parmi elles, il y a beaucoup qui sont masculines, comme celles de Kilian et Mathis, 20 et 19 ans, venant « pour voir potes et belles voitures », mais aussi quelques-unes féminines, comme celles d’Esther, 22 ans, ou encore de Juliette, 19 ans. « J’aime aussi voir les différentes configurations des voitures qui sont en théorie les mêmes, mais avec les modifications esthétiques ou non, ce ne sont plus les mêmes », ajoute cette propriétaire d’une Abarth.
« Être plus dans les clous »
Günther n’est pas le seul à gérer des rassemblements. Sébastien et Eric ont, eux aussi, au cours de ces derniers mois, respectivement monté leurs groupes et organisés des événements quasiment similaires. « Notre but est de créer une association », ambitionne Sébastien de son côté. « Nous souhaitons surtout avoir plus de légitimité, être reconnus et ainsi être plus dans les clous. » Un retour dans les règles que vise également Eric pour ses propres réunions d’afficionados : « On aimerait pouvoir se développer et avoir un endroit où l’on pourrait effectuer des rassemblements en toute légalité. »
*Le prénom a été modifié