Ramer, ramer… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Paris Plage n’est pas les JO. A la limite, suffit-il de transbahuter des tonnes de sable pour offrir l’illusion que le caillou concassé devient poudre d’or. Mais impossible d’ajouter quelques galets de chlore pour rendre la Seine limpide.
Anne Hidalgo vous le dira : il faut ex-pé-ri-men-ter. Les Parisiens, eux, répondront par la réalité du quotidien. Ils auront à la bouche les mots rats ou trottinette, notamment.
Pour les JO, l’ “affaire” de l’épreuve de natation est on ne peut plus parlante. L’idée est belle : faire évoluer les champions dans l’eau du fleuve. Chouette. Original. Et avec l’idée de découvrir à la fois les bords de la Seine, le patrimoine qui la borde et donner à la compétition un sacré cachet.
Bien sûr, ce qui est tenté aujourd’hui – raté devrait-on dire – a la temps d’être affiné, rectifié.
En attendant, voilà plusieurs fois que le grand test dans l’eau parisienne est reporté pour cause d’analyses non conformes. Les instances organisatrices commencent même à envisager un autre report : celui de la vraie compétition, pendant l’événement. Les athlètes vont adorer. On sait à quel point leur programme tient de la mécanique de précision. En résumé : leur préparation consiste à être prêts pour le jour J. Presque l’heure H. Ils apprécieront sans doute qu’on vienne leur dire que leur course à l’or se tiendra le lendemain de la date prévue. Ou le surlendemain. Ou jamais.
Et on prie pour que ces Jeux 2024 à Paris ne soient pas trop novateurs. Imaginez un instant qu’on vienne tester des buts en plastique révolutionnaire pour la compétition de football, une piste d’athlétisme en caoutchouc jamais utilisée jusqu’alors ou des filets de volley en fibre totalement naturelle (mais biodégradable !).
Restons positifs. Les JO 2024 se tiendront forcément. Et il reste presque douze mois pour trouver des solutions, là où se posent les problèmes. En attendant, l’image renvoyée avant même la grande fête peut faire sourire. Ou inquiéter, c’est selon.
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