Rafle du Vel d’Hiv : un film et une expo
La commémoration du 80e anniversaire de l’arrestation, la déportation et l’assassinat de 30 compatriotes bourbonnais s’est tenue samedi 27 janvier, sous la direction de Jean-Pierre Nicolas, docteur en Sciences sociales et maître de conférences (jhm quotidien de dimanche 28 janvier), lors d’une cérémonie de haute tenue.
Le film “La rafle” a été projeté, en soirée, au cinéma du Casino, devant une assistance très fournie et de nombreuses personnes venues aussi de l’extérieur. Dans sa présentation, Jean-Pierre Nicolas n’a pas caché que ce film de Roselyne Bosch, sorti en 2010, relatant la triste rafle du Vélodrome d’hiver à Paris, les 16 et 17 juillet 1942, épisode sombre de l’histoire, « est très dur ». Ce film a été enrichi par Laurent Joly qui a recueilli des témoignages inédits de gendarmes et de juifs qui ont échappé à la rafle, et aussi de concierges, à partir de documents découverts récemment.
Cette projection a été suivie d’un débat animé par Sarah, psychologue clinicienne, et Gérard Makowski, sociologue, dont l’oncle Benjamin, la tante Selma Makowski, les deux cousins germains Elie et Gilbert et la cousine germaine Denise ont été arrêtés à Bourbonne puis dirigés vers Auschwirtz. Nombre de spectateurs ont apporté de multiples témoignages personnels et émouvants. Les échanges ont été d’une grande richesse, prouvant que ce sujet reste d’actualité (les actes antisémites sont nombreux) et a marqué des générations, laissant des plaies ouvertes.
Jean-Pierre Nicolas a rappelé que ce samedi « était le jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et à ce titre, la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (la Shoah) ».
Exposition : dans les camps de déportés
Le hall du Casino était le cadre d’une exposition de l’Office national des anciens combattants (Onac) de Chaumont sur les camps de concentration et toute cette période. On y découvre notamment le revier, antichambre de la mort dont l’entrée donnait sur un couloir jonché de cadavres, ou encore une immense grange où plus de 1 000 prisonniers avaient été enfermés et brûlés vifs par les SS, ou encore ces petites filles portant l’étoile et qui seront toutes dirigées vers Auschwitz (notre photo).