Qui sème le vent… – L’édito de Patrice Chabanet
Ce n’est certainement pas l’affaire du siècle, mais les insultes proférées contre Macron, lors du meeting d’Eric Zemmour au Trocadero, en disent long sur la faiblesse du système de défense du candidat de Reconquête! Il prétend, contre toute évidence, n’avoir jamais entendu « Macron assassin ». L’aveu d’un chef qui ne tient pas ses troupes. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Or ces bordées d’injures s’inscrivent dans le droit fil d’un discours outrancier. Qui sème le vent récolte la tempête. Ce faisant, le candidat d’extrême droite s’est exposé à des représailles. Macron a eu l’habileté de ne pas tomber dans le piège d’une réponse brutale. Il a choisi une arme redoutable, l’humour, qui met les rieurs de son côté, en s’en prenant au « candidat malentendant ».
Cet incident, mineur au demeurant, fragilise un peu plus Zemmour dans sa compétition avec Marine Le Pen. De discours en interviews celle-ci polit un peu plus sa stature de leader responsable, posée et sans outrance. Une logique qui, si l’on en juge par les sondages, lui promet la place de challenger au second tour de la présidentielle. D’une certaine manière, Emmanuel Macron et Marine Le Pen maintiennent à distance les candidats du grand chambardement, qu’ils se situent à l’extrême droite ou à l’extrême gauche.
Cela dit, tout est relatif. La campagne électorale a connu quelques avatars, mais pas de débordements physiques, comme la France a pu en connaître dans le passé. Il n’en demeure pas moins vrai que les attaques personnelles et les insultes sont à dénoncer et à combattre. Elles amènent directement au diktat de la violence qu’elles justifient.