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Qui pour sauver la maison natale de Marcel Arland ?

Le circuit littéraire à Varennes-sur-Amance passe par la maison natale de Marcel Arland.

Une donation de la maison de l’académicien à la commune se profilait à Varennes-sur-Amance. Mais le conseil municipal a voté majoritairement contre craignant des coûts de réfection trop élevés. La maire, Malou Denis, soucieuse que ce lieu de mémoire vive, souhaiterait la création d’une association pour porter le projet.

C’est une vielle maison de la rue du Pâquis à Varennes-sur-Amance. Mais par n’importe quelle maison. C’est là où Marcel Arland est né et a passé toute son enfance, en face de chez ses grands-parents. Marcel Arland n’est pas n’importe qui non plus. C’est un homme qui a marqué de son empreinte la littérature française du XXe siècle. Et davantage encore que ce que l’on imagine.

On connaît de Marcel Arland son prix Goncourt obtenu en 1929 pour L’Ordre. On sait de lui bien sûr qu’il entra en 1968 à l’Académie française pour y occuper le siège d’André Maurois.

S’il a une œuvre foisonnante, romans, essais, articles, chroniques et autres mémoires, Marcel Arland fut aussi un guide pour de nombreux auteurs, il côtoya peintres et artistes et dirigea aussi aux côtés de Jean Paulhan la NRF (Nouvelle revue française). Marcel Arland est un illustre, un immortel. Il est né en Haute-Marne, à Varennes-sur-Amance, sa Terre-Natale qui est en filigrane ou décrite avec précision dans bon nombre de ses ouvrages.

Voici la maison natale de Marcel Arland pour laquelle une donation à la commune était en cours.

La donation à la commune de la maison natale de Marcel Arland se profilait surtout depuis le décès des neveux de l’écrivain, dont le comédien Mickaël Lonsdale, décédé en 2020, qui avait la tutelle de Dominique, la fille de Marcel et Janine Arland.

Le conseil municipal contre le principe de la donation

La commune de Varennes-sur-Amance souhaite valoriser ce patrimoine mémoriel. Mais, un récent vote du conseil municipal a refusé le principe de la donation au motif que la maison, dans son jus, nécessiterait des sommes trop importantes pour la rénover. Mais la maire de Varennes, Malou Denis tient bon et pense que ce projet est une vraie opportunité pour la commune. Et surtout qu’il n’est pas si dispendieux que cela. Elle rappelle en quoi consiste ce projet qui prolongerait le circuit littéraire de Varennes-sur-Amance qui s’arrête aujourd’hui à la porte de la maison. « En entrant, on installerait un lieu de mémoire dédié à Marcel Arland puis, à l’arrière, nous pourrions ouvrir une salle d’expositions pour des artistes », détaille la maire de Varennes-sur-Amance.

Chambres d’hôtes et atelier d’artisan

Elle a pensé aux rentrées d’argent pour ce lieu, « Il y a deux granges. La première pourrait accueillir un atelier d’artisan et à l’étage nous pourrions proposer des chambres d’hôtes car il n’y a pas grand-chose dans le secteur pour héberger des gens. » Puis, la deuxième grange « pourrait nous permettre d’héberger la Mam (maison d’assistantes maternelles. » Ainsi, la bâtisse serait entièrement occupée.

Créer une association

Marcel Arland à Bourbonne. (M. Thénard).

Malou Denis n’a pas l’intention de représenter une nouvelle délibération en conseil municipal. Elle envisage désormais une association pour porter le projet. Elle et Michel Thénard (qui a bien connu Marcel Arland) entrent en contact avec toutes les personnes, des universitaires par exemple ou encore l’association des amitiés internationales André Malraux qui pourraient s’investir dans le projet. Localement, en Haute-Marne donc, ils espèrent aussi faire bouger les choses et faire prendre conscience de l’importance qu’il y a à valoriser la mémoire de Marcel Arland. Michel Thénard, auteur, a rédigé un plaidoyer pour le devenir de la maison Arland à Varennes-sur-Amance. Il est aujourd’hui largement diffusé.

Pour tout renseignement, s’adresser à Malou Denis : malou52denis@hotmail.fr

C. C.

Le plaidoyer de Michel Thénard

Plaidoyer pour le devenir de la Maison Arland à Varennes-sur-Amance

Quel sort s’acharne à faire sombrer Marcel Arland dans l’oubli ? Dernier manuscrit échappé au vol, épée d’académicien disparue, associations d’auteur tombées en déroute, édition pirate après décès… Là-dessus, une grande partie du conseil municipal s’oppose à l’acquisition de la donation de sa maison par ses descendants. La demeure reste modeste (à la mesure de ce qu’elle a été décrite dans Terre natale) et l’objectif était d’y consacrer une pièce-musée à la mémoire de Marcel Arland tandis que les autres pièces, par diverses activités, auraient pu permettre le financement de l’ensemble. Méfiance ou méconnaissance du rôle que Marcel Arland a tenu dans la littérature du XXe siècle ? Peut-être bien la seconde raison ! Pourtant, rappelons : un premier ouvrage édité à 23 ans par G. Gallimard, le Prix Goncourt à 30 ans, la co-direction et la direction de La Nouvelle Revue Française, le Grand Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre, sa place au sein du comité de lecture des éditions Gallimard…

Autrement dit un grand écrivain reconnu par ses pairs, mais aussi un des grands éditeurs de son siècle ! Outre l’importance de son œuvre, par la lecture et la critique, il a consacré une partie de sa vie à décrypter des manuscrits, à découvrir des talents littéraires et à les mener à bien. Entré en littérature comme on entre en religion, le petit provincial est sans doute resté trop discret parmi les grands alors qu’il l’était devenu aussi, mais son intégrité l’a fait oublier. Les épreuves de son enfance et particularismes de ses racines rurales ont fait son œuvre. Alors, sommes-nous en droit de l’ignorer ? Tandis que sa terre natale, son pays d’Amance, la ville de Langres sont si présents dans ses livres, pouvons-nous laisser tirer un trait sur sa demeure du Pâquis. 

Un appel est lancé pour que se constitue un comité prêt à prendre en main la sauvegarde de cette maison et la mémoire de son hôte d’exception. Formation d’une association pour en accepter la donation et en gérer le devenir, engagements à contribuer au financement de sa mise en état pour que le souvenir de Marcel Arland puisse se perpétuer… L’heure est à l’étude et ceux qui se sentent prêts à s’engager dans l’une de ces voies, peuvent le faire savoir au Comité culturel de la commune de Varennes-sur-Amance (malou52denis@hotmail.fr)

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