Qui perd peut gagner – L’édito de Christophe Bonnefoy
Au lendemain d’une élection, on fait les comptes. On les règle, aussi. Soit, les deux premières places étaient faciles à deviner. Même si on sait pertinemment que les sondages ne sont que des indicateurs aux vérités parfois chancelantes, la marge entre LREM et RN d’une part, et leurs poursuivants d’autre part, était trop grande pour entretenir le suspense. Restait juste à établir l’ordre d’arrivée.
Mais derrière, certains font grise mine, et le mot est faible. Seuls les Verts savourent le bon coup qu’ils viennent de jouer. Quant aux figures emblématiques – Wauquiez, Hamon ou encore Mélenchon -, elles n’étaient déjà pas dans une forme olympique. Elles pourraient bien désormais passer à la trappe. Des questions sont posées, ici et là, sur la stratégie qui a mené tout droit au désastre, mais surtout sur les responsables de l’échec. Chez Les Républicains, il n’a fallu que quelques heures, voire quelques minutes, pour libérer la parole. Laurent Wauquiez est dans la ligne de mire. Benoît Hamon, lui, avait semble-t-il prévu le coup en annonçant avant même le scrutin qu’il tirerait les conséquences d’une éventuelle déroute. C’est fait : il prend du recul, selon ses proches. Même Jean-Luc Mélenchon a semblé déstabilisé par les résultats de la candidate LFI. Les Insoumis ont, sans doute eux aussi, envie de contester les choix du chef, loin, très loin de son score à la présidentielle.
Au final, quoi qu’on en dise, c’est bien Emmanuel Macron qui a le plus de quoi être satisfait. Son parti a quelque part plutôt bien résisté à la grogne des derniers mois. Et, les résultats le montrent, il a réussi à totalement dynamiter une grande partie de la concurrence. Reste Marine Le Pen. Et là… c’est une autre histoire…