Qui était le Colonel Delmas, dont la caserne porte le nom ?
La caserne de gendarmerie a été baptisée « caserne Colonel Georges Delmas ». Héros des deux Guerres mondiales et Résistant français, il a été chef d’escadron de la compagnie de gendarmerie de Chaumont de 1936 à 1942.
La caserne de gendarmerie a un nom. Une plaque commémorative sur laquelle sera inscrit « caserne Colonel Georges Delmas » sera posée sur la façade de la nouvelle caserne de gendarmerie, 8, place Eugène-Grasset. Mais qui était ce militaire ?
Georges Delmas est né à Cahors le 29 mars 1890. Colonel dans la gendarmerie, il est un héro des deux Guerres mondiales et Résistant français. Le 21 juillet 1911, à 21 ans, il s’engage comme volontaire pour trois ans au sein des sapeurs-pompiers de sa ville natale. Lorsque l’Allemagne déclare la guerre à la France, Georges Delmas est nommé sergent au 7e régiment d’infanterie, nous sommes le 2 août 1914.
Tout au long du conflit, son engagement va être récompensé par des avancements en grade : sous-lieutenant en octobre 1915, lieutenant en octobre 1917 et capitaine le 7 novembre 1917. En juillet 1916, il avait été fait Chevalier de la Légion d’honneur. En juin 1918, il sera élevé au rang d’Officier.
Neuf blessures à la Grande Guerre
Pour ses actions d’éclat et de bravoure, il est récompensé par onze citations, la Croix de guerre 14-18 avec huit palmes, deux étoiles d’argent et une étoile de bronze. Au cours de la Grande Guerre, il est blessé à neuf reprises, dont une fois à la tête par balle en 1915 et encore une autre, au thorax, en 1918.
Après deux ans au sein des troupes d’occupation en Rhénanie, il rejoint le 16e régiment des tirailleurs algériens le 28 août 1921 et participe à la campagne du Levant. Il s’illustre au sein de la 1ère Armée du Levant dans les combats de Cilicie, qui lui valent quatre nouvelles citations dont deux à l’Ordre de l’armée. Il est de nouveau blessé en 1920.
Par la suite, il intègre la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en 1923. Deux ans plus tard, il est nommé capitaine de gendarmerie. Le 24 décembre 1925, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d’honneur, qui lui est remise aux Invalides. Le 18 septembre 1927, il intègre la légion de gendarmerie de Paris.
Après un passage à la compagnie de Villeneuve-sur-Lot, il est promu au grade de chef d’escadron et rejoint la 7e légion de gendarmerie, compagnie de Chaumont en avril 1936. Il est félicité pour son action de formation auprès des cadres de la Gendarmerie nationale, comme en témoigne une lettre du ministre de la Défense et de la Guerre du 10 février 1937.
Une nouvelle fois, Georges Delmas se retrouve au cœur d’un conflit mondial. En juin 1940, avec ses hommes, il défend courageusement le pont de Gray en Haute-Saône face à l’avancée de l’armée allemande. Bilan : cinq morts et deux blessés graves. Ne souhaitant pas servir le gouverment de Vichy, il part à la retraite en 1942 et rejoint sa région natale, Toulouse.
Georges Delmas, qui était entré en contact avec le Résistant Pierre Johnson à Chaumont, va devenir le chef de l’Armée secrète de sa région. Organisant la résistance sous le surnom « Drouot », il est recherché par la Gestapo et doit gagner le maquis. Il prend la tête du groupe de Résistants Veny.
Une médaille de la Résistance
Le 30 juin 1944, avec ses 60 hommes, il se distingue en se défendant contre une colonne des Waffen-SS, à Gigouzac. Ils causeront la perte d’une centaine d’Allemands. Cela leur vaudra une citation à l’Ordre de la Division FFI du 19 juillet 1944. Il mène une embuscade d’ampleur le 29 juillet 1944. Au cours du conflit, il reçoit deux citations dont une à l’ordre de l’armée ainsi que la médaille de la Résistance.
Nommé lieutenant-colonel en 1945, il est promu, en 1946, colonel de réserve. Delmas écrit au ministre de la Guerre en 1947 pour lui signifier son souhait de servir en Indochine mais cela lui est refusé. Devenu grand officier de la Légion d’honneur en 1948, il se retire trois ans plus tard à Cahors où il meurt le 24 août 1967.
Les notations du colonel Delmas au cours de sa carrière soulignent son allant et sa bravoure au combat, saluant ainsi son sens du commandement. Il a reçu 17 citations dont onze à l’ordre de l’armée et 22 décorations françaises et étrangères.
Corentin Gouriou