Humeur de Frédéric Thévenin – Questions de campagne
Le pouvoir d’achat est LE sujet de la présidentielle qui se profile. Mais, que personne ne se trompe, lorsqu’il sera terminé, les perdants et les gagnants seront toujours les mêmes. D’un côté, les agriculteurs qui n’auront aucunement bénéficié de l’inflation et qui assistent à un blocage des cours au nom du pouvoir d’achat et, de l’autre, les transformateurs et distributeurs qui, plutôt que de tirer sur leurs marges, tirent sur celles des agriculteurs. Les négociations commerciales actuelles le prouvent.
Mais, ne nous tromperions-nous pas de débat ? La question ne serait-elle pas de connaître la part de revenu que les consommateurs sont prêts à mettre dans l’alimentaire plutôt que dans des abonnements très divers et très variés ? Elle n’a cessé de diminuer passant de 30 % dans les années 70 à 13 % en 2020 et, oh miracle, à 14 % en 2021.
La question donc est de savoir si, pour les Français, se nourrir convenablement est plus important qu’une série à la TV mais, plus grave, de savoir si l’agriculture française, la meilleure au monde, mérite d’être maintenue.
Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, y a répondu en estimant la souveraineté alimentaire de la France cruciale. Pour lui, elle est la seule vision politique possible contrairement à l’agroécologie. « Dans quel monde serions-nous si la France n’était pas capable de nourrir son peuple ? » s’interroge-t-il. Il ajoute : « il n’existe pas de pays forts sans une agriculture forte ». Un véritable slogan de campagne qui sera validé (ou pas) par des électeurs consommateurs qui tiennent le pistolet posé sur la tempe des agriculteurs.
Frédéric Thévenin
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