Qu’est ce que le mal ?
ASSOCIATION. Jeudi 16 mars, une bonne soixantaine d’adhérents de l’UCP (Université de la culture permanente) a suivi, à l’espace Coeur de ville, l’exposé d’Evelyne Vergnou, docteure en philosophie, sur le mal.
La conférencière a abordé l’histoire du mot. Il n’est apparu qu’en 880 en langue d’Oïl (langue du nord) et dans les Romans des Chevaliers de la Table Ronde. Suite à une confusion entre « mal » et « pomme » (malus est le nom du pommier en latin et l’adjectif pour mauvais) les deux mots ont été associés. C’est Saint Augustin au Ve siècle qui parle le premier du péché originel (la pomme qu’Eve a mangée tentée par le serpent) et c’est ainsi qu’il devient la personnification du mal auquel l’homme est condamné, alors qu’auparavant, il n’avait pas de connotation négative.
« Le mal physique et le mal moral sont les maux absolus plus que la mort qui délivre des souffrances. Certains philosophes pensent que la morale est contre nature. Chez les animaux, ce sont les plus forts qui survivent et qui règnent. Le Marquis de Sade rejoint cette idée. On pense aussi à Nietzsche qui développe la loi du plus fort et l’élimination des plus faibles. Doctrine reprise par Hitler avec les effets que l’on connaît. Quant à Spinoza, il pense que l’homme trouve mal ce qui ne lui convient pas. Le mal en soi n’existe pas, c’est nous qui le définissons selon les époques et les civilisations », détaille la conférencière. Ainsi le sacrifice humain faisait partie des pratiques courantes dans l’Antiquité. Au XVIIe siècle Leibniz invente le mot « optimisme » et affirme que nous vivons dans le meilleur des mondes possible. Le mal existe mais ce pourrait être pire. Autant d’explications proposées par Evelyne Vergnou, qui a terminé sur cette question provocatrice : « L’existence du mal n’est-elle pas une bonne chose? » S’il n’existait pas, l’humanité ne connaitrait que l’ennui et n’aurait rien à combattre ainsi que le montre Aldous Huxley dans « Le Meilleur des Mondes » A méditer…