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Quelques notes en hommage à l’organiste bragard André Isoir

Considéré comme l’un des plus grands organistes du XXe siècle, André Isoir est décédé en 2016, à l’âge de 81 ans. Sept après sa mort, sa famille, ses fans et deux de ses élèves ont décidé de lui rendre hommage à Saint-Dizier, sa ville natale, vendredi 20 octobre, à l’église Notre-Dame. 

Il a fait chanter plus d’une fois les orgues de la cité bragarde, mais aussi ceux de la capitale et des quatre coins de la planète. André Isoir, Bragard d’origine, devenu Parisien pour le bien de sa carrière, s’est éteint en 2016, à l’âge de 81 ans, après des années de prestations, récompenses et transmission de connaissances.

Ne pouvant lui faire honneur plus tôt, sa famille, ses admirateurs, mais également ses anciens élèves, ont décidé d’organiser un concert-hommage, vendredi 20 octobre, à l’église Notre-Dame. « C’était programmé depuis un petit moment, mais avec la pandémie, le concert avait été annulé », justifie Thierry Colas. Professeur d’orgue au conservatoire Jean-Wiener, il fait partie, avec la famille d’André Isoir, des personnes à l’origine de l’organisation de ce concert. « Ce n’est pas n’importe qui. Il a fait énormément de chose pour le monde de l’orgue. » 

Un organiste dévoué totalement à son art 

Aujourd’hui, ce nom ne vous dit peut-être rien, alors voici une brève rétrospective pour vous rafraîchir la mémoire. Et pour cela, qui de mieux placé que Bernadette, sa sœur, pour nous en parler ? « Il est né en 1935 et c’était l’aîné », commence la mélomane, deuxième de la fratrie de huit enfants. « Il découvre la musique à l’église Saint-Martin de la Noue, là où notre père dirigeait la chorale. D’ailleurs, on en faisait tous partie, c’était obligatoire. » 

Mais sa passion pour l’orgue naît un peu plus tard, vers l’âge de 15 ans, alors qu’il se trouve à l’Estic, par le biais du prêtre qui dirige à l’époque la chorale de l’établissement. Malgré son talent, pour son père, pas moyen qu’André se professionnalise dans ce domaine « sans débouché ». Néanmoins, à défaut de faire carrière, il joue sur celui, actuellement exposé à Notre-Dame, lors de cérémonies religieuses.

« Il se privait de manger pour acheter des partitions »

Sa persévérance finit par payer quelques années plus tard lorsque son père accepte enfin qu’il se lance. « Dédé » entre à l’école César-Franck, à Paris. « Mes parents lui donnaient un peu d’argent pour se nourrir. Mais il se privait de manger pour pouvoir acheter des partitions », se souvient Bernadette, le nez dans les nombreux articles dédié à son frère.

En 1952, il devient organiste titulaire du grand orgue de l’église Saint-Médard, à Paris. Puis au fil des années, il se distingue, devient titulaire d’autres grands orgues et remporte de nombreux prix : à Saint Albans en Angleterre en 1965, mais aussi à Haarlem aux Pays-Bas, où il reçoit le Prix du Challenge, pour avoir remporté le Premier prix trois ans d’affilée (en 1966, en 1967 et en 1968).

Mais André ne s’arrête pas là. En parallèle de ses prestations et compositions, il enseigne. « C’était très important pour lui », commente Bernadette. Par exemple, de 1974 à 1983, l’organiste de renom donne des cours au conservatoire d’Orsay, puis au conservatoire national de Région de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Par la suite, sa vie prend un tournant plus triste lorsqu’il est touché par la maladie de Parkinson. Il décède le 20 juillet 2016. 

« Il est l’un des plus grands interprètes et improvisateurs français »

Michel Bouvard,  Organiste 

D’André Isoir, ses élèves, notamment François Espinasse et Michel Bouvard qui assureront le concert-hommage, en ont un très bon souvenir. « Nous sommes nombreux à garder en mémoire sa généreuse personnalité et l’enseignement qu’il nous a dispensé », confie le premier cité. « Il a été un des plus grands interprètes et improvisateurs français, un très grand pédagogue aussi qui a formé des générations de jeunes organistes », ajoute le second. « Toujours à la recherche d’une perfection, il s’intéressait à tous les répertoires, et à toutes les musiques, qu’elle soit écrites pour l’orgue ou pour d’autres instruments. C’est ainsi qu’il a réalisé de magnifiques transcriptions d’œuvres de divers compositeurs et diverses époques, écrites pour l’orchestre, pour le piano, etc. Nous avons réalisé ensemble avec François Espinasse, un CD des transcriptions d’œuvres de Jean-Sébastien Bach par André Isoir. On en entendra quelques-unes dans le concert. »

Celui-ci, programmé vendredi, débutera à 20 h 30. Il se déroulera en compagnie d’une partie de la famille de l’artiste et sans aucun doute de ses nombreux admirateurs. Entrée libre. 

Dominique Lemoine 

d.lemoine@jhm.fr

Le grand orgue de l’église Notre-Dame bientôt restauré

Lors du concert en hommage à André Isoir, les organistes Michel Bouvard et François Espinasse se succèderont pour faire résonner entre les murs de l’église Notre-Dame, à Saint-Dizier, le son du grand orgue. Bien qu’une rénovation ait été réalisée dans les années 90, celui-ci, conçu en 1862 par Aristide Cavaillé-Coll, semble montrer de sérieux signes de faiblesse. « Il a souffert des affres des sécheresses qu’on a eues », explique Thierry Colas, professeur d’orgue au Conservatoire Jean-Wiener. En ce sens, la Ville a décidé de lui redonner prochainement une seconde jeunesse. « Nous travaillons avec la DRAC, (direction régionale des affaires culturelles, ndlr) pour le lancement des études préalables d’ici début d’année 2024 », explique la municipalité. « Les travaux devraient commencer en 2025 avec la reprise d’éléments fragilisés par le temps et le dépoussiérage. »

Les fidèles de l’église comme les amoureux de cet instrument n’ont donc pas fini de l’entendre !

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