Que rien ne s’efface – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’était aussi un soir de match. C’était aussi une rencontre des Bleus. Mais on ne se souvient plus du score. Tout juste se rappelle-t-on que les Français étaient opposés aux Allemands. Et que soudain, le bruit sourd d’une explosion, puis d’une deuxième, allait rester gravé à jamais dans nos esprits.
On ne se souvient plus du score. Mais un chiffre hante les têtes : 130. Les morts de ce vendredi 13 novembre. Mitraillés aux terrasses des cafés ou abattus sans aucune pitié à l’intérieur du Bataclan. Une soirée interminable, une soirée d’horreur, à comprendre très vite, sans vraiment réaliser, que Paris faisait l’objet d’une attaque sans précédent. L’assaut de terroristes islamistes. Surréaliste.
Hier soir, au coup d’envoi de France-Kazakhstan, la minute de silence a pris aux tripes. Un besoin d’honorer la mémoire des victimes. Et en même temps, la persistance de blessures qui ne seront jamais totalement refermées.
Et
maintenant ? Maintenant, la menace terroriste est toujours
présente. Différente. Mais tout aussi sournoise. Tout aussi
dangereuse. Nous avons appris de cette terrible soirée. Depuis 2015,
des dizaines d’attentats ont sans doute été évités.
Mais
une chose ne change pas : l’entêtement des terroristes, ou
des potentiels terroristes, à ne s’exprimer que par la haine.
Aveugles qu’ils sont et resteront.
En plein procès de ces attentats du 13-Novembre, ils nous le prouvent tous les jours. Aucune empathie. Aucune excuse. Aucun respect pour l’humain. Les familles des victimes souffrent. Mais affrontent les bourreaux sans haine apparente. La plus belle des réponses. La Justice, elle, se chargera d’empêcher de nuire ceux qui sont en ce moment dans le box.
Pour apaiser, un peu, peut-être, ceux qui ne comprennent toujours pas pourquoi les leurs sont tombés sous les balles. Gratuitement.