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Nicolas Boulommier, président du Medef 52 : « Que les chefs d’entreprises travaillent collectivement »

Nicolas Boulommier est à la tête de l’entreprise AB Services, zone d’activités Jeanne-d’Arc, à Saint-Dizier.

ÉCONOMIE. Nicolas Boulommier est chef d’entreprise et président du Medef de Haute-Marne. De nature optimiste, le Bragard ne veut pas laisser place à la résignation, en dépit d’une conjoncture économique délicate. Le point.

jhm quotidien : Comment avez-vous démarré l’année 2024 ?

Nicolas Boulommier : La conjoncture n’est pas simple, ce qui veut dire que l’état de santé des entreprises adhérentes est fragile. Le problème, c’est que les gens regardent trop la télé. Et ça joue sur le moral. Quand j’arrive avec le sourire, j’ai envie d’investir, de me lancer dans des projets, d’aller de l’avant. Mais il faut pour cela voir le verre à moitié plein.

jhm q : Est-ce l’état d’esprit de vos collègues ? De l’entreprise au sens large ?

N. B. : C’est moitié, moitié. On échange beaucoup avec les autres entreprises, notamment dans l’Aube. Ce que je peux vous dire, c’est que le bâtiment est inquiet, avec la fin de la prime rénovation (la rénovation globale d’une maison individuelle, avec gain énergétique d’au moins 55 %, a pris fin le 31 décembre 2023, ndlr). Il va falloir réagir vite sinon on va mettre pas mal de monde sur le carreau. Le bâtiment, aujourd’hui, n’a que six mois de commandes.

« Il y a moins de visibilité, mais… »

jhm q : Et l’industrie, comme votre entreprise AB Services ?

N. B. : Il y a un ralentissement mais pas partout. Certains carnets de commande débordent, d’autres ne sont même pas remplis. Nous, sous-traitants, on a de grosses affaires qui tombent, mais pas en Haute-Marne. Il y a moins de visibilité mais quand les commandes sont là, le délai n’est pas extensible, il faut que l’on arrive à garder nos entreprises bien structurées. Mais sans pouvoir se projeter, et c’est compliqué.

jhm q : Comment fonctionne cette mécanique en termes de ressources humaines ?

N. B. : On anticipe au mieux mais ce n’est pas facile. On est 30 CDI dans mon entreprise, par exemple. J’ai parfois du travail pour 60 personnes, d’autres jours, pour quinze. Comme je vous le disais, la consommation est la même mais selon le moral des Français, les investissements varient. Les tarifs de l’énergie en ont freiné certains aussi et c’est logique. Mais on va s’habituer à travailler avec une énergie chère. Tout est lié, il n’y a qu’à voir le prix des pâtes ou du litre de lait.

jhm q : Quelle est la solution miracle selon vous, pour un véritable regain ?

N. B. : Il va falloir, dans ce pays, arrêter de verser différentes aides, à tous les niveaux, que les chefs d’entreprise vivent de la valeur ajoutée de leur production, de leur travail partagé. Aujourd’hui, s’il y a un problème, on met des milliards, que l’on n’a pas, sur la table. On calme les ardeurs, comme avec les agriculteurs, mais rien ne change. Il faut redonner au travail de la valeur. Ce n’est pas fait actuellement. Et puis, il faut que celui qui se lève tôt, tous les matins, et qui a cinq semaines de congés payés, ait plus que celui qui profite du système à la maison. 

jhm q : Mais il y a aussi des chômeurs qui sont chez eux et qui ne le souhaitent pas. Qui aimeraient être embauchés avec toute la meilleure volonté mais ne le sont pas.

N. B. : Attention, le social est très important. Mais je ne veux pas que le pays soit tiré vers le bas. La plupart des chefs d’entreprise ont ce problème de recrutement. Moi, je suis prêt à former, même un an, et signer une embauche. Et sans forcément que la personne soit qualifiée pour le poste. Il suffit juste d’être sérieux. Une personne en forme entre 20 et 55 ans, qui peut se former et travailler, je ne comprends pas qu’elle reste chez elle. 

jhm q : Vous recrutez actuellement ?

N. B. : Oui, je vais recruter trois, quatre personnes en 2024. Il me faut un comptable, deux chaudronniers et un chef d’équipe.

jhm q : Il y a donc de l’espoir à Saint-Dizier… 

N. B. : Oui, toujours. On a replacé le Medef au cœur de l’économie haut-marnaise. Il y a 5 500 entreprises référencées dans le département, c’est bien ! Ce qui me préoccupe cette année, c’est que le Medef soit mieux représenté du nord au sud, que les chefs d’entreprise comprennent qu’il faut que l’on travaille collectivement.

Propos recueillis par Nicolas Frisé 

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