Que des perdants – L’édito de Patrice Chabanet
Le coup d’Etat militaire au Niger participe de la désagrégation, lente mais continue, de l’Afrique subsaharienne. Il s’ajoute à ceux qui ont déstabilisé le Mali et le Burkina Faso. Chaque fois les putschistes demandent à la France de se retirer. Notre pays est donc le grand perdant de ces poussées de fièvre qu’on ne peut même pas qualifier de nationalistes. A l’origine de la révolte d’une partie de l’armée, ce sont souvent des revendications sur les soldes. L’autre perdant est le peuple de ces Etats. Il est manipulé grossièrement.
L’occasion faisant le larron, la Russie dont on voit le drapeau dans les manifs de soutien à la junte nigérienne, comme ce fut le cas également au Mali, tente de renforcer sa présence en Afrique. Une opportunité aussi pour le groupe Wagner, présent depuis de nombreuses années dans cette partie du monde, de sévir dans le domaine où il excelle, le business. Les ressources minières du Niger suscitent bien des convoitises. Et pas seulement chez les Russes…
Comme à l’accoutumée, la communauté internationale a protesté. Paroles, paroles. Elle ne fera rien, car elle ne peut rien faire, sauf attendre la prochaine révolution de palais. L’Afrique est devenue un terrain d’influence où il est plus facile de recevoir des coups que d’en donner. Ce n’est pas au moment où le conflit ukrainien peut dégénérer à chaque instant que la France doit faire revivre le vieux rêve de la “Françafrique”. Elle n’est pas dimensionnée pour se battre sur deux fronts. C’est aux peuples africains de se défendre contre leurs despotes.