Quartiers d’hiver à Chamouilley pour le « sonneur à ventre jaune »

Pour favoriser la reproduction du crapaud appelé sonneur à ventre jaune ainsi que d’autres amphibiens, des sites soigneusement choisis viennent d’être aménagés en forêt de Chamouilley. Une opération exemplaire en faveur de la biodiversité.

Samedi 6 janvier, des bénévoles des associations LPO Champagne-Ardenne, Belles-Forêts-sur-Marne, Nature Haute-Marne, en partenariat avec Meuse Nature Environnement, se sont rassemblés en forêt de Chamouilley. Ils étaient une vingtaine à répondre à l’appel de Quentin Horta-Lacueva, “L’homme qui murmure à l’oreille des lézards”, biologiste chercheur en Suède. Il avait besoin de toutes les bonnes volontés afin d’aménager des mares et des ornières dans la forêt pour optimiser l’habitat du sonneur à ventre jaune et le protéger de l’activité humaine.

Lors d’une visite préparatoire la veille, Quentin Horta-Lacueva, Fanny Boissier, chargée de mission à la LPO et Brice Delbart gestionnaire ONF avaient pris soin de baliser les endroits spécifiquement occupés par le petit amphibien et ses congénères.

Les emplacements ont été choisis en concertation afin de maximiser l’attrait des mares pour la biodiversité, tout en permettant la circulation des usagers sur les voies forestières.

Favoriser la reproduction du sonneur à ventre jaune

Les lieux ont été entourés de bâtons colorés pour les rendre visibles aux engins forestiers. Une discussion s’est par ailleurs instaurée pour installer des structures plus durables et avertir le public.

Les conditions climatiques étaient assez favorables, seule la bruine s’est invitée sans décourager personne. Les volontaires, par petits groupes, y sont allés bon train pour travailler le sol, boueux mais pas encore gelé.

Armés de pelles et de bêches, ils se sont évertués à recreuser des ornières, dont deux se situant le long de la tranche principale, dans une zone humide déjà existante et qui avait tendance à se tarir.

Quatre mares d’une surface de 1 à 3 m² ont été creusées sur d’autres sites favorables à travers le massif. Le but de l’opération était bien entendu d’étoffer le réseau de lieux de vie et de sites de reproduction favorables au sonneur à ventre jaune afin de garantir le succès de l’espèce, dans le bois, face aux aléas climatiques et autre menaces environnementales.

Les travaux bénéficieront aussi à tout un cortège d’espèces aquatiques menacées. Les bénévoles ont d’ailleurs pu observer des larves de salamandre nageant dans les flaques çà et là, ce qui confirme l’attrait du site pour de nombreux amphibiens protégés.

Et comme toute peine mérite salaire, l’action s’est terminée par le partage de la traditionnelle galette que tous ont savourée, satisfaits du devoir accompli et ravis de ce moment de partage au service de la nature.

De notre correspondante Catherine Millot