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ancien Aldi Langres

Quand une friche ouvre sur un centre-ville historique 

ancien Aldi Langres

Toujours invendu, l’ancien Aldi reste une friche en lisière du centre historique. Un ancien élu se souvient que le propriétaire initial du bâtiment qui allait abriter la supérette l’avait acquis à un prix avantageux. Mais qu’il y avait une contrepartie. A savoir si celle-ci a été consignée.

« Langres, ce sont 6 000 habitants intra-muros et 5 000 extra-muros ». Voilà longtemps que les équipes municipales planchent sur la destination à donner à la place Bel Air, qui fait office de séparation. Aujourd’hui vaste parking, sa gratuité lui vaut d’être prisé, et son emplacement, de remplir une mission dissuasive. L’air de rien, du chemin a été fait. Mais on s’accorde à juger qu’il reste la portion décisive à accomplir. « Dans les années 90, les entreprises Gérard (récupération de matériaux) et un garage Simca voulaient toutes deux partir ». Ancien élu de l’équipe du maire Guy Baillet (1977-2001), Jean Bouvier explique que la Ville a alors racheté l’unique bâtiment qui les abritait « au prix des Domaines ». Ensuite, poursuit-il, elle s’est rapprochée du promoteur de Metz RDL Conseils de Daniel Leonori pour lui proposer de le lui vendre « avec le silo », qui était à la place qu’occupe aujourd’hui l’hôtel Ibis. « A condition de le restaurer ». L’équipe aux affaires vise alors la démolition de La Banane « pour bénéficier d’une vue panoramique », autrement bouchée – on sait qu’elle l’est toujours. Sachant que « dans un silo, il y a des cellules en béton, dont la démolition coûte cher ». Un document de février 2000 atteste que le cabinet RDL Conseils était mandaté pour réhabiliter le silo. « De 1998 à 2000, celui-ci a réalisé des plans ».

La querelle a son utilité

« À la même période, Mac Donald’s arrive, avec l’ambition de s’implanter en centre-ville ». L’équipe municipale lui propose le silo, continue Jean Bouvier. « Mac Do’ a voulu que la Ville participe à payer la facture, Guy Baillet était d’accord ». Nouvelle visite au promoteur messin Daniel Léonori, qui devait donc réaliser les travaux. Sauf qu’entretemps, « il avait fait sa résidence et son centre commercial (le fameux Aldi NDLR) ». Le premier magistrat Baillet s’inquiète du coût de la démolition du silo. Mais affiche la même détermination à aboutir, même si ladite mise à terre est estimée à… 2,2 MF HT. Sauf que, explique Jean Bouvier, « quelqu’un se préparait à succéder à Guy Baillet : Didier Loiseau. Qui était opposé à faire quoi que ce soit du silo ». Quand le maire Guy Baillet le rêvait métamorphosé en restaurant panoramique, et espérait de sa singularité architecturale « un classement, à terme, qui allait bien au style de la place Bel Air ». Le maire est prêt à soumettre les 2,2 MF HT de travaux à l’assemblée municipale. « Mais cinq élus de son équipe ne s’y sont pas déplacés… ». Une brèche s’est ouverte, dans laquelle les opposants s’engouffrent : ils quittent la séance, empêchant au quorum d’être atteint. Total, résume l’ancien équipier du premier magistrat : Didier Loiseau a eu raison, et Guy Baillet a abandonné son projet, tandis que Mac Do’ a déplacé le sien. « Il y a une personne à laquelle cette querelle a servi : c’est le promoteur Daniel Léonori, à la charge duquel revenaient les travaux de réhabilitation du silo, et auquel on avait cédé un bâtiment à un prix très avantageux en contrepartie ».

L’ancien Aldi, vu de l’intérieur (©JHM).

Jean Bouvier le dit tout net : « je serais Anne Cardinal, je dénoncerais le non-respect de l’accord qui avait été conclu ». Il s’agirait toutefois de mettre la main sur le document qui le consigne. Maintenant, la verrue de l’ancien Aldi se calcifie. Quoiqu’idéalement situé, il n’est pas vendu. Contacté, son nouveau propriétaire n’a pas donné suite.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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