Quand les spéléos comptent les chiroptères
Samedi 19 janvier, des membres de l’Association spéléologique de Haute-Marne (ASHM) ont participé au comptage des chauves-souris sur le territoire des communes de Sommeville, Chevillon, Suzannecourt et Brauvilliers.
Depuis une dizaine d’années, les membres de l’Association spéléologique de Haute-Marne participent à la demande du Conservatoire des espaces naturels de Champagne-Ardenne aux comptages de chiroptères. Le Conservatoire est une association agréée par l’Etat et la Région Grand-Est. L’un de ses objectifs est la préservation des milieux naturels et notamment des chiroptères et de leurs habitats.
C’est là que l’ASHM intervient en partageant les informations sur les sites d’hibernations et en participant à l’inventaire des populations cavernicoles hibernantes. Le milieu de l’hiver est une période propice pour vérifier l’état de ces populations.
Les chauves-souris sont de petits mammifères nocturnes strictement insectivores qui passent la saison froide endormis dans les souterrains, caves, vieux bâtiments et arbres. Pendant leur hibernation qui dure jusqu’à fin mars/début avril, leur respiration, leur rythme cardiaque diminuent et leur température corporelle devient proche de celle de leur environnement. Il est vital de ne pas les déranger à cette période, un réveil provoquerait une consommation importante d’énergie qui épuiserait leurs réserves pour l’hiver.
Les spéléos dont la chauve-souris est l’emblème sont sensibilisés à tous ces problèmes. Si les effectifs avaient diminué au début des années 2000, les comptages suivis annuellement montrent une courbe ascendante depuis plusieurs années. « Nous sommes impatients d’avoir les résultats de ce début d’année pour savoir si les populations continuent à augmenter », glisse Yann Guivarch.
Actuellement, on compte plus de 1 200 espèces réparties en 18 familles de par le monde. Seules 34 espèces vivent en France et une vingtaine dans notre région. Les chiroptères sont protégés au niveau national, européen et international. Une liste rouge élaborée pour le monde en 2008 mentionne deux espèces menacées et celle pour l’Europe en 2006 en mentionne cinq.
Sur la liste rouge nationale de 2009, une espèce est « en danger critique d’extinction », trois sont classées “vulnérables” et sept “quasi-menacées”. « Si vous trouvez une chauve-souris, ne la touchez pas, ne la dérangez pas (en l’observant trop longtemps ou en l’éclairant). Prévenez le Conservatoire des espaces naturels, la LPO ou l’Association spéléologique qui vous donneront les bons conseils », préconise Yann Guivarch.
Pour tous renseignements, s’adresser à ashm52100@gmail.com
De notre correspondant Adrien Jeanson