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Quand ça veut pas… – L’édito de Christophe Bonnefoy

Une perquisition n’augure en aucune façon de la culpabilité de celui qu’elle vise. Il est toujours bon de le rappeler, à l’heure où la moindre enquête, le moindre acte judiciaire sont transformés par les réseaux sociaux – et pas qu’eux – en une condamnation avant l’heure.

Olivier Véran, Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Sibeth Ndiaye ou encore Jérôme Salomon ont ainsi vu débarquer hier matin les gendarmes à leur bureau ou à leur domicile, après des plaintes destinées à faire la lumière sur la gestion de la crise du coronavirus. De deux choses l’une : ou cette gestion a été hasardeuse, et il faudra en tirer les conséquences, mais… surtout sanitaires, histoire de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ou l’exécutif a plutôt bien géré. Et il faudra mettre sur le compte d’une situation inédite cette sensation, parfois, que le gouvernement a semblé improviser. 

A la décharge de l’exécutif, difficile d’apporter des solutions toutes faites, face au virus. Si le reste du monde y était parvenu, là, on pourrait reprocher à l’Etat d’avoir pris le problème par dessus la jambe.

En l’occurrence, et sans présager d’éventuelles suites judiciaires, c’est surtout le timing qui risque d’être dévastateur, alors qu’Emmanuel Macron vient de durcir le ton face à une seconde vague dont on ne peut désormais plus nier l’existence. Il y avait nécessité de réagir. Les Français le comprennent globalement. Mais les habitants des métropoles concernées – et certaines professions – accepteront sans doute plus difficilement ce qui s’apparente à une restriction des libertés.

Et les perquisitions d’hier ne vont pas aider. Elles peuvent en effet laisser penser que déjà, au printemps, les choses n’ont pas été faites comme elles auraient dû l’être… Quand ça veut pas…

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