Qualité de l’eau : du mieux mais…on reste vigilant
Depuis 2020, la commune de Charmes a engagé une action visant à diminuer le taux de nitrate de son eau potable. En effet, la commune avait reçu une injonction émanant de l’Etat suite à une procédure pré-contentieuse engagée par la Commission européenne. Elle se fonde sur les manquements de la France en 2017 et en 2018. Le risque d’une “condamnation financière importante” est annoncé, et Charmes figure bien sur la liste des unités qui ne sont pas dans les normes. Or, si une condamnation de la France était prononcée, la responsabilité financière de la collectivité pourrait être engagée puisqu’il lui revient de mettre en application la “directive eau”.
En 2010, déjà, la commune avait obtenu un arrêté de protection des captages, sans amélioration notable de la situation. Après une première réunion avec les services concernés, la commune a initié un plan d’action.
Tout d’abord, elle a missionné un bureau d’hydrogéologie pour connaître précisément l’aire d’alimentation de ses captages. En est ressorti un diagnostic des pressions agricoles, une cartographie des risques, la définition d’une zone d’actions efficaces avec un objectif de restauration de la ressource.
Suite à cette première étape, un plan d’actions a été établi avec la Chambre d’agriculture, en partenariat avec les propriétaires exploitants. Plusieurs réunions ont été nécessaires pour fixer les objectifs. La commune avait imposé un taux de nitrates maximal de 45 mg/l sous un délai de trois ans.
Depuis, des actions concrètes ont été engagées. La plus significative a été de fermer un des trois captages. En effet, l’analyse du taux de nitrate réalisée sur chacun des captages avait mis en évidence des différences notables en la matière. Décision a été prise de condamner le plus longtemps possible le captage incriminé tout en assurant la continuité du service aux habitants. Seule la période de sécheresse n’a pas permis d’assurer correctement l’alimentation avec seulement deux des trois sources.
En parallèle, avec l’appui de la Chambre d’agriculture, des actions à plus long terme ont été engagées par le principal exploitant concerné par l’aire d’alimentation.
Sans pour autant garantir les résultats, une bande enherbée de huit mètres a été plantée en lisière de parcelles. Les pratiques agricoles sur ces mêmes parcelles ont fait l’objet de propositions permettant de contribuer à une baisse du taux de nitrates tout en permettant un rendement suffisant à l’exploitant avec la mise en place de couvert végétal, et une mise en jachère partielle.
Les premiers résultats sont encourageants puisque depuis plus d’an, le taux de nitrate n’a jamais dépassé la dose maximale imposée qui est de 50 mg/l. Si les premières analyses frôlaient avec ce taux, la dernière datant du 2 février affiche un taux de nitrate de 39 mg/l.
De nouvelles analyses vont être pratiquées individuellement sur chacun de captages pour mesurer l’évolution de la situation.
Ce jeudi 22 février, le laboratoire “CRV prélèvement” a procédé à des prélèvements de terre pour mesurer également le taux de reliquat azoté du sol. La encore, une baisse est espérée laissant entrevoir une amélioration pérenne de la situation. Le dernier comité de pilotage a ainsi détaillé l’ensemble des actions entreprises, ainsi que les résultats. Un suivi de la situation a été mis en place par la commune.
Quoiqu’il en soit, la vigilance reste de mise, même si l’ensemble des actions engagées permet d’entrevoir une amélioration notable. Une inquiétude demeure néanmoins, c’est le taux de pesticides qui va nécessiter un suivi renforcé de la situation même si la valeur mesurée reste inférieure à la valeur sanitaire maximale. La commune espère ainsi endiguer ce problème de santé publique et sortir de la procédure européenne de pré-contentieux.