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Quai des Peceaux : l’histoire de Joinville au fil de l’eau

Julie Piront, médiatrice du patrimoine de l’office de tourisme, raconte l’histoire du quai des Peceaux.

Situé au cœur de Joinville, le Quai des Peceaux est une des curiosités touristiques de la commune. Un endroit calme et paisible qui permet de remonter l’histoire. Visite avec Julie Piront, médiatrice du patrimoine de l’Office de tourisme.

C’est un peu « le lieu carte postale » de Joinville. Le quai des Peceaux, c’est au même titre que le château du Grand Jardin, un endroit emblématique de la commune. Il est situé le long du bief de Joinville, un bras naturel de la Marne, canalisé, qui s’étend sur 400 mètres de long en plein centre du bourg. Depuis quand existe-t-il ? Difficile à dire précisément. « Mais au Moyen-Âge, il était déjà là », explique Julie Piront. « Il servait notamment à alimenter un moulin. » « C’était très intelligent comme dispositif », poursuit la médiatrice du patrimoine de l’Office de tourisme. « Parce qu’il avait à la fois une utilité économique et défensive ». Le bief servait en effet de douves au rempart de la ville qui bordait l’eau. Il ne reste rien de visible de cette fortification, exceptée une tour que l’on peut apercevoir de l’autre côté de la rive depuis le Quai des Peceaux. On sait que cette tour date du XIIIe siècle à l’époque de Jean de Joinville qui souhaitait fortifier la ville, précise Julie Piront.

Retour au XVIe siècle

Plusieurs ponts franchissent le bief, le pont de la République et le pont d’Ecurey qui délimitent le Quai des Peceaux, et vers le nord, le poncelot (de ce côté on parle plutôt du quai de la Maille). Entre le pont d’Ecurey et le poncelot, des chutes d’eau rappellent la présence, autrefois, du fameux moulin à roues à aubes, aujourd’hui disparu. Au sud, à l’endroit de la séparation de la Marne, un système de vannes permet de réguler le niveau d’eau du bief.

Quant au quai des Peceaux, difficile, là aussi, d’estimer la date précise de sa création. Mais il reste des plans anciens de Joinville. « Au XVIe siècle », raconte Julie Piront, « on voit des petites maisons le long du bief. Il y avait certainement une rive aménagée pour y accéder. Au XVIIe siècle, on voit très bien le quai sur un document. On voit aussi que chaque maison avait un petit ponton ». Des pontons, certaines maisons en ont toujours aujourd’hui, au bout de leur jardin de l’autre côté du bief. « Ils servaient pour les embarcations mais aussi pour les lavandières comme on peut le voir sur certaines cartes postales du début du XXe siècle. Il y avait beaucoup de maisons à pans de bois, et des latrines dont certaines ont été préservées ».

Mais au fait pourquoi ce nom : les Peceaux ? «  La médiatrice du patrimoine répond : les peceaux ou les péceaux, sont des tuteurs de vignes. Il y avait une fabrication de ces piquets que l’on plongeait dans l’eau pour les fortifier. À la fin du XIXe siècle, le phylloxéra a détruit les vignes ce qui a mis fin à l’activité ».

Le quai a également servi à l’activité industrielle de Joinville comme la tannerie ou la brasserie qui se trouvait autrefois à l’emplacement de la médiathèque, tout près.

Envie d’en savoir plus sur le quai des Peceaux ? L’office de tourisme organise deux visites guidées cet été : le 11 août et le 25 août. Informations et réservations au 06 70 12 63 27

Frédéric Thore

f.thore@jhm.fr

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