Qi gong et tai chi chuan, késako ?

Deux nouvelles activités sportives viennent de faire leur rentrée sur le secteur castelvillanois. Il s’agit du qi gong et de tai chi chuan. Pour permettre d’avoir le meilleur éclairage possible sur ces disciplines, nous avons questionné Isabella Coisy, la professeure.

Jhm quotidien : Quelle est la différence entre ces deux disciplines ?

Isabella Coisy : Le qi gong est un art énergétique qui vise à préserver, voire améliorer la santé. Il est basé sur le concept des méridiens. En médecine traditionnelle chinoise : les blocages d’énergie dans le corps sont responsables de l’apparition des maladies. Les mouvements doux et lents du qi gong ont donc pour but une circulation harmonieuse de l’énergie dans le corps.

Le tai-chi est un art martial interne basé sur la non opposition, l’absorption et la transformation de la force de l’adversaire. Chaque mouvement réalisé a donc une visée martiale (attaque ou défense). On le pratique seul pour la forme (taolu) et à deux pour les applications martiales et le tui shou (exercice d’écoute fine de la force du partenaire), à mains nues ou avec des armes traditionnelles chinoises (épée, sabre, éventail, bâton, lance, hallebarde).

Jhm quotidien : Peut-on enchaîner les deux à la suite ?

I. C. : On peut tout à fait enchaîner les deux, ils sont même complémentaires. Le qi gong permet d’augmenter son niveau d’énergie, le tai chi utilise cette énergie accumulée dans le “combat”.

Jhm quotidien : A qui s’adressent ces disciplines ?

I. C. : Ces disciplines s’adaptent aux conditions et capacités de chacun et s’adressent à tous ceux qui souhaitent améliorer leur condition physique en douceur (équilibre, enracinement, ancrage, assouplissement des muscles et tendons, renforcement musculaire, prévention de l’arthrose, coordination et latéralisation). Elles peuvent aussi intéresser ceux qui souhaitent se reconnecter à leur corps, mieux se connaître et aller vers plus d’intériorité et de présence (par le souffle, la concentration, détente, méditation, intention). Elles s’adressent aussi à ceux qui souhaitent découvrir indirectement la culture et la pensée traditionnelle chinoises.

Jhm quotidien : Expliquez-nous le parcours qui vous a conduite à enseigner ou à encadrer ces disciplines ?

I. C. : J’ai découvert ces disciplines en 2005 avec Colette Gaultier, de l’association Tai Chi Chuan de Chaumont. Rapidement j’ai intégré l’école de Yannick Costanza (assistant de maître Yuan Hong Hai – école Jing Wu et directeur technique de l’école ADTAO ceinture noire 5e dan). J’y ai travaillé les formes de tai chi chuan, tai chi combat, l’épée le sabre, l’éventail et le bâton et aussi diverses formes de qi gong. Etant passionnée par ces disciplines, j’avais à cœur de les faire connaître et d’en partager toute la richesse. J’en suis venue tout naturellement à l’enseignement bénévole en 2010 au sein de Jing Tao Chaumont. J’ai fait le choix récemment de passer encore une étape en me professionnalisant.

Jhm quotidien : Comment se déroule une séance type pour chacune de ces disciplines ?

I. C. : Dans les grandes lignes : le qi gong démarre par le salut. S’ensuivent échauffement, posture d’écoute du corps et de recentrage, étude de mouvement d’une forme de qi gong, retour au calme et salut. Le tai chi chuan débute par le salut martial. S’ensuivent échauffement, étude de postures d’une forme de tai chi chuan avec lecture martiale en douceur (juste pour comprendre les gestes et y mettre de l’intention) éventuellement tui shou, étirement et salut.