Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Puériles querelles

Quand les amours se fanent, l’intérêt de l’enfant passe souvent au second plan… Coupable de non présentation de deux adolescents à leur père, une Haut-Marnaise a été condamnée à deux mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve au terme d’une audience marquée par de puériles querelles.

 

Monsieur et madame s’aimaient puis vinrent les premiers orages… Les statistiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) rompent avec le romantisme de Chateaubriand. Madame de Staël mena une vie agitée et le nombre de divorces ne cesse d’augmenter. Les taux de divorce et de divortialité atteignent des niveaux records : près d’un mariage sur deux est suivi d’un divorce et 25 % des couples se séparent avant de célébrer leurs noces d’Etain. A une explosion du nombre de situations de monoparentalité s’ajoutent de complexes et intimes discordes monopolisant l’attention et juges des affaires familiales. Certaines situations mènent tout droit à la barre du tribunal correctionnel…

Présentée devant le tribunal fin 2010, une affaire de non présentation d’enfants a été sanctionnée par la condamnation de la mère des deux adolescents. Afin de juger du développement des rapports entre anciens amants, le magistrat du siège avait choisi d’ajourner la sanction. Le juge Thil a ainsi pu profiter d’éléments récents et précis afin de prononcer une juste peine.

De retour la barre, madame a décrit son parcours en quelques phrases lourdes de sens. «Nous nous sommes mariés en 1994 et mon ex-mari n’a pas accepté ma grossesse, il s’est mis à boire et j’ai subi des violences répétées», témoignait la mère de famille.

«Ils ne veulent pas partir avec moi»

Le couple vole en éclats en 2007. Une ordonnance de non conciliation est prononcée par le juge aux affaires familiales l’année suivante. Le divorce sera prononcé en 2011. La garde des enfants est confiée à madame. Monsieur doit se contenter de visites dominicales limitées à un créneau horaire des plus restreints. Un dimanche de mai 2010, les deux adolescents ne sont pas présentés à leur père. Plainte est déposée. Les querelles redoublent.

Un sentiment de gêne gagnait les esprits au fil d’un triste remake de Kramer contre Kramer. Effectives depuis la condamnation de madame, les rencontres entre père et enfants se limitent à de rapides discussions sur un trottoir. «Les enfants sortent de la maison, je peux les voir, mais ils ne veulent pas partir avec moi, témoignait monsieur. Les relations avec mes enfants sont difficiles et j’ai l’impression que leur mère n’est pas étrangère à tout ça. Des personnes sont présentes pour nous observer, tout est fait pour que je ne puisse pas voir mes enfants.»

Assurant la défense du père de famille, Maître Chapusot a fait état d’un triste réalité. «Depuis trois ans, ces enfants n’entendent que des choses négatives sur leur père, soulignait l’avocate. Madame a volé la paternité de monsieur et l’enfance de ses enfants. Ces enfants ont besoin d’un père !»

François Prélot axait également ses réquisitions sur l’importance d’un semblant d’équilibre familial. «Ce dossier est difficile, mais à l’adolescence, les enfants ont un besoin impérieux d’avoir des relations avec leur père», soulignait le procureur de la République avant de requérir deux mois de prison assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve avec obligation de présentation des enfants.

Dispense de peine

Me Larrière mettait les fautes de monsieur tout en faisant état d’une certaine connivence avec un gendarme en charge de l’enquête. «Cet homme est une pseudo victime, clamait l’avocate. Ce n’est pas de la faute de madame si les enfants n’apprécient pas ce père qui frappait leur mère.»

Après avoir rappelé la culpabilité de madame scellée dans le cadre d’une précédente audience, le juge Thil a prononcé une dispense de peine. Reçu en qualité de partie civile, monsieur se verra verser 100 euros au titre du préjudice moral. Les frais d’avocats de l’ex-mari seront couverts à hauteur de 700 euros par la mère de deux enfants confrontés aux puériles querelles de leurs propres parents.

Sur le même sujet...

Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Abonné
Langres
Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Tribunal correctionnel

Un homme de 38 ans a comparu détenu mardi 23 avril devant le tribunal judiciaire de Chaumont, pour agression sexuelle sur sa compagne dont il était une nième fois séparé(...)

Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j'étais dans un tourbillon »
Abonné
Chaumont
Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j’étais dans un tourbillon »
Tribunal correctionnel

Un quadragénaire a comparu devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales, lundi 22 avril. Fini, le verbe, sa colère explosive s’était notamment traduite par des gifles à son épouse, le(...)

Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Abonné
Valcourt
Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Tribunal correctionnel

Une fille à laquelle des faits de violences aggravées sur sa mère sont reprochés. En récidive. À qui la justice a proposé un encadrement pour se libérer d’addictions délétères. À(...)