Provocation – L’édito de Patrice Chabanet
Quand un provocateur rencontre un sanguin, en général
cela se termine mal. C’est bien ce qui risque de se
produire dans l’affrontement Corée du Nord-Etats-Unis.
Pendant quelques jours la tension semblait avoir baissé d’un
cran. Mais c’était sans compter sur le fantasque Kim Jong-Un. Le
dictateur nord-coréen a fait procéder en effet à un nouveau tir
de missile qui, provocation supplémentaire, a survolé le Japon.
Cette fois-ci, ce n’est pas la réaction de Trump qui inquiète : il
est resté dans un registre relativement soft en rappelant que
«toutes les options étaient sur la table». C’est celle de l’ambassadrice
américaine à l’ONU qui a été on ne peut plus explicite :
«Quelque chose de fort doit être décidé», a-t-elle déclaré. Il
ne peut guère s’agir de sanctions économiques. Elles ont déjà
été prises au début de ce mois. Il semble donc probable que
le compte à rebours pour une action militaire soit à nouveau
enclenché. La communauté internationale paraît s’y résoudre.
L’alliée traditionnelle de la Corée du Nord, la Chine, appelle bien
à l’apaisement mais sans trop y croire. Pékin a pris conscience
que Kim Jong-Un est incontrôlable et qu’il mérite ce qui risque
de lui arriver.
Dans une confrontation dans laquelle il est difficile de détecter
une démarche rationnelle, bien malin qui peut expliquer ce
chapelet de provocations nord-coréennes. Il n’y a pas que les tirs
de missiles, mais aussi la propagande de Pyongyang qui ne cesse
de diffuser des reportages sur le renforcement et l’amélioration
de son arsenal stratégique, notamment des fusées intercontinentales.
Tout pour exciter l’Amérique et son président particulièrement
nerveux. Une supposition parmi d’autres : la mégalomanie
de Kim Jong-Un le pousse à croire qu’il est sur le point de hisser
son pays au niveau des Etats-Unis. Il risque de le payer cher avec