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Groupement hospitalier Cœur Grand Est : « Une offre graduée sans concurrence »

Jérôme Goeminne (à gauche) signe la convention avec les professionnels de santé.

Les professionnels de santé se sont réunis au centre hospitalier Verdun Saint-Mihiel, le 2 février. Il s’agissait de signer des conventions qui actaient la création de pôles territoriaux entre les établissements du Groupement hospitalier de territoire Cœur Grand Est.

Nouvelle étape dans la construction du Groupement hospitalier de territoire Cœur Grand Est, dit GHT, ce 2 février. Les “managers médicaux et paramédicaux” étaient à Verdun, au centre hospitalier, pour signer des “contrats de pôles territoriaux” entre les entités qui composent le GHT. Un rendez-vous qui a officialisé la création de douze pôles territoriaux spécialisés, qui rayonneront sur tous les établissements de santé du GHT. Chacun sera géré par un trinôme : un praticien chef de pôle, un cadre paramédical et un directeur référent.

Auparavant, chaque établissement disposait d’un pôle. Cette nouvelle organisation est censée apporter de la lisibilité pour le parcours du patient, identifier les besoins de soins, renforcer les spécialités et échanger entre les praticiens sur les pratiques et les connaissances. Christophe Arnould, directeur général adjoint du GHT, explique l’intérêt de cette évolution. 

jhm quotidien : Pourquoi créer ces nouveaux pôles ?

C. A. : Pour proposer des soins complémentaires et de ne plus travailler en concurrence avec les autres établissements. Certains hôpitaux offriront un haut niveau de spécialités et d’autres, une prise en charge classique. Le but, c’est de proposer une offre de soins graduée sans concurrence.

jhm quotidien : Concrètement, que cela signifie-t-il pour le patient ?

C. A. : Nous alllons décider si les services, comme les spécialités, sont conformes aux besoins des patients. Nous souhaitons que les soins soient bien identifiés et que le parcours du patient soit logique. Par exemple, on peut lui dépister un cancer dans un établissement, lui faire une chirurgie dans un autre, puis la chimiothérapie ailleurs. Grâce aux hôpitaux de Saint-Dizier et Verdun, le patient du GHT se trouve à 25, 30 min d’un service de chirurgie.

jhm quotidien : Comment se déroulera la concertation entre les trinômes et les autres professionnels ?

C. A. : En fait, le chef de pôle travaille avec les agents du même service, et donc ils échangent sur leurs pratiques tous les jours. Et puis, la direction est aussi présente pour ces concertations. La communication entre les professionnels dépend aussi des pôles, certains établissements ne disposent pas des mêmes services comme les urgences et santé publique. Notre GHT a des dimensions acceptables pour créer ces échanges. C’est sûr que cela peut être plus compliqué quand on s’occupe de la gériatrie ou de cardiologie, présents dans beaucoup d’hôpitaux. Le but, c’est que l’on décèle ce qui va ou ce qui ne va pas. 

jhm quotidien : Vous avez lancé cette réorganisation en janvier 2020 et les conventions sont signées ce mercredi. Ce fut long…

C. A. : Au contraire, cela a été rapide, un peu plus d’un an de construction. Nous avons subi le Covid, qui nous a bien accaparés. Nous avons réussi à structurer le GHT vite, il y a 5 ans, nous avions un déficit cumulé de 11 millions d’euros, désormais, nous sommes excédentaires. Et c’est très lourd, lent à réorganiser.

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jhm quotidien : A qui vont profiter ces pôles, au patient ou aux médecins ?

C. A. : Les deux vont pouvoir l’apprécier. Il y aura une fluidité du circuit du patient et entre les établissements. Les médecins connaîtront les soins déjà mis en place pour le patient dans un même dossier.

jhm quotidien : A qui sera versé l’intéressement prévu en cas de réalisation des objectifs ?

C. A. : Dans la fonction publique, on n’a pas le droit de verser des primes comme ça. S’il y a réalisation du contrat de pôle, l’enveloppe pourra servir à améliorer la qualité de vie au travail ou à améliorer l’accueil des usagers.

jhm quotidien : Quels types d’actions sont incluses dans les contrats ?

C. A. : Une demande d’autorisation pour augmenter le nombre de lits, une procédure pour mieux prendre en charge les patients, réaliser un parcours de soin pour les soins palliatifs, identifier avec le médecin et le patient des demandes particulières… La démarche, c’est l’amélioration de la qualité.

jhm quotidien : Justement, vous avez évoqué, sans le dire, le retrait de la certification du centre hospitalier de la Haute-Marne. Ces contrats éviteront-ils que cela se reproduise ?

C. A. : C’est l’idée. On se mobilise pour que cela n’arrive plus. Il faut pérenniser la démarche qualité.

Propos recueillis par Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Verbatim

Les chefs des 12 pôles créés se sont succédé pour la signature des contrats, en présence de Jérôme Goeminne, directeur général du GHT. Tous ont dit leurs craintes quant à la complexité de cette nouvelle organisation en reconnaissant que, si cela fonctionnait, c’était enfin une très bonne solution aux problèmes.

Le docteur Ferreira, basée à Saint-Dizier et cheffe du pôle gériatrie : « Fédérer l’ensemble des équipes autour du projet médical partagé, défendre l’intérêt des patients, collaborer avec les autres collègues pour travailler sur le soin du patient permettront d’améliorer le circuit du patient. Bâtissons l’hôpital de demain. »

Une cheffe de pôle : « Nous sommes différents, nombreux, cela va être compliqué. Mais si ça marche, ce sera très bien. »

Le docteur Bindi, chef de la fédération de médecine, qui regroupe trois pôles : « Il n’y a plus de service de pneumologie à Saint-Dizier et cela ne fait bondir personne. Nous sommes sur le fil du rasoir. On a encore à construire des projets, mais ceux-ci ne sont pas délirants, d’autant que l’administration nous aide. A un moment, le GHT fera ce qu’il pourra. »

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