Un projet médical de territoire pour les hôpitaux
Secoués par la prise de position du maire de Langres contre le projet médical de santé présenté jeudi 3 novembre, les médecins du Copil’ Egalité santé veulent défendre bien plus largement les intérêts de la seule ville de Langres mais ceux de patients d’un territoire.
«On a pris un coup mais pas un uppercut», lance avec humour le Dr François Molli. Lui et ses confrères du comité de pilotage (Copil’) Egalité Santé ont organisé hier mardi 8 novembre une conférence de presse avec le PETR du Pays de Langres. Cela fait suite à la prise de position du maire de Langres, Anne Cardinal, lors de la Conférence des maires jeudi 3 novembre où le projet médical de santé a été présenté par les professionnels de santé qui l’ont bâti. Anne Cardinal s’est exprimée défavorablement sur ce projet.
Un vote d’ailleurs dont elle a remis en cause la légitimité. Une question sans fondement pour le président du PETR, Eric Darbot, qui rappelle que 108 maires présents se sont prononcés favorablement. «le vote d’un maire d’un village a le même poids que celui d’une ville», déclare sèchement Eric Darbot.
Car la position d’Anne Cardinal a été jugée comme une trahison au mieux par les membres du Copil’ Egalité Santé. D’autant que le maire de Langres aurait pu se priver de certaines petites phrases qui laissent des traces. Lorsqu’elle s’interroge sur le fait que les médecins qui ont travaillé sur le projet médical de santé ne sont pas représentatifs laisse un goût amer.
«En juin, on nous confie en préfecture une mission. Tout le monde se rabat sur le Conseil de l’ ordre des médecins qui fait son travail. Nous réunissons des médecins d’Andelot, de Colombey-les-Deux-Eglises et pas seulement ceux autour de Langres. Et maintenant que l’on propose un projet, on nous dit que cela ne va pas ?», fustige le Dr David Bernard.
Un projet médical et pas une guerre de chapelles
De Chaumont à Langres, un élément a semblé être partagé : ce sont aux professionnels de santé de décider, de proposer un projet médical. C’est ce travail qui a été produit, mais désormais, les politiques ont repris la main dessus. «Cela devrait être plus médical et moins politique. Car qui va perdre au final, ce sont les patients», note le Dr Bernard.
Car tous en sont convaincus, ils assistent à une nouvelle guerre de chapelles où l’intérêt général est relégué au second plan. «On veut soigner des malades dans des hôpitaux fonctionnels et pas avoir un hôpital de vitrine dans une ville», déclare le Dr Molli. Et d’ajouter : «Anne Cardinal confond hôpital à Langres et offre de soins».
«Anne Cardinal était plutôt en phase avec nos propositions du projet médical. Elle était d’accord à 90 % dans la presse. Et aujourd’hui, elle est à 80 % opposée. Que s’est-il passé l’espace de quinze jours ?», interroge Mathieu Thiebaud, président de l’association des usagers des hôpitaux, Avenir Santé Sud Haute-Marne.
Le torchon brûle entre le maire de Langres, les médecins du Copil’ Egalité Santé et une bonne partie des représentants du territoire. Une chose est certaine, c’est que la position d’Anne Cardinal fait les choux gras du maire de Chaumont, Christine Guillemy. Mais il n’est pas certain que les raisons soient convergentes…
Philippe Lagler
Des réunions publiques
Le Comité de pilotage Egalité Santé qui a travaillé à la rédaction du projet médico-chirurgical pour les hôpitaux du Centre et du sud Haute-Marne va venir à la rencontre des habitants pour expliquer son contenu et son organisation.
Ces réunions débuteront par Châteauvillain lundi 14 novembre à 18 h à la salle des fêtes, Andelot vendredi 18 novembre à 18 h, salle des fêtes, Chaumont, lundi 28 novembre à 18 h, salle du Patronage Laïque et Bourbonne-les-Bains, vendredi 2 décembre à 18 h, salle du Clocheton.