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Projet éolien de Voisey : à Melay, À contre vent planche sur sa stratégie d’empêchement

L’assemblée générale de l’association À contre vent réunissant les opposants au projet éolien des Grandes Bornes à Voisey -qui impacte notablement Melay- a servi, samedi 13 novembre 2021, à recenser des éléments qui pourraient faire une stratégie en mesure d’empêcher son aboutissement.

Le secrétaire de l’association À contre vente Steve Lucas a insisté sur l’avancée « en rouleau compresseur « du projet d’implantation de grandes hélices à Voisey (©JHM).

« L’enquête publique devrait arriver dans un an ». À l’assemblée générale de samedi 13 novembre, le secrétaire de l’association À contre vent opposée au projet éolien des Grandes Bornes qui prévoit d’installer 5 éoliennes de 180 m de hauteur en bout de pale à Voisey souligne qu’il y a du temps pour réfléchir à une stratégie pour l’empêcher. Mais, dans le même temps, Steve Lucas prévient qu’il n’y a rien de trop car, « en face », c’est « un rouleau compresseur » qu’il s’agit de stopper. Bref, l’affaire est loin d’être dans le sac. « Ça se règlera de toute manière au tribunal ». Voilà ce que les opposants retiennent de leurs échanges avec le sous-préfet de Langres Emmanuelle Juan-Keunebroek et la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL) lors du rendu de l’étude d’impact du promoteur ERG, mardi 26 octobre dernier. Pourtant, depuis la consultation des habitants (du 19 avril au 23 mai derniers), une pétition initiée par À contre vent pour dire non aux grandes hélices a engrangé « plus de 400 signatures » alors que Voisey compte 400 âmes et Melay, un peu plus de 200. En clair, « pour beaucoup, c’est non »… et la pétition continue de circuler.

« Des petits jeunes qui présentent bien »

« Les représentants d’ERG se montrent agréables. Ce sont des petits jeunes en costume ». Sauf que les opposants n’ont rien du Petit chaperon rouge, trop naïf pour reconnaître le loup sous le bonnet de nuit de sa grand-mère. Ils s’alarment d’ailleurs que la DREAL évoque « un projet bien ficelé ». Que le sous-préfet Emmanuelle Juan-Keunebroek invite les opposants à se demander ce qui définit « un beau paysage », et leur inspire le sentiment d’insister à rappeler la nécessité de la transition énergétique pour évoquer « l’acceptabilité » du projet. Même si la représentante de Joseph Zimet dans l’arrondissement de Langres les aurait, dans une réunion précédente, également « encouragés » à aller jusqu’au bout de leur démarche de contradicteurs. Dans la salle des fêtes de Melay, le public réagit. « Les informations prises en compte sont très théoriques, ça n’est pas forcément la réalité vécue ». Surtout, la placide détermination du développeur les glace. « Il nous a indiqué que les habitants étaient contre le premier projet éolien chez eux, mais qu’après, ils ne se battaient plus… ». L’usure, oui, c’est bien le danger auquel l’association se sent exposée. « De fait, quand un projet se concrétise sur un territoire, les autres suivent ».

« Ça ne peut changer qu’en notre faveur »

« À Voisey, le conseil municipal ne se battra pas (NDLR : il avait voté en faveur d’ « une étude de faisabilité » en 2016). C’est donc à nous d’agir. Dès janvier 2022, on va travailler sur le dossier déposé à la DREAL ». Contre les retombées financières du projet (« plus de 40 000 € pour Voisey », avance ERG, et « a minima 100 000 € par an pour la communauté de communes des Savoir Faire (CCSF) »), qui pourraient réduire au silence les élus de cette dernière -rebaptisée dans le public samedi d’interco’ « des savoir ne rien faire »- sachant… qu’ils « n’ont pas de pouvoir de décision », on fourbit ses arguments. Même si son président Eric Darbot « a reconnu qu’il y avait un problème », on recense les billes susceptibles de renverser le cours d’une histoire qu’on craint écrite : sens du vent, présence d’un couloir migratoire, voisinage forestier, enseignements tirés des projets similaires en Haute-Saône… « parce qu’au contraire, ils prennent exclusivement en considération ceux qui ont abouti », présence d’espèces protégées -milan royal, cigogne noire peut-être-, positionnement d’éoliennes « en surplomb », rappel de l’opposition au projet de la commune de Melay limitrophe de Voisey, et en réalité la plus impactée selon À contre vent, de celles des communes de Montcharvot et de Bourbonne-les-Bains, existence éventuelle de failles géologiques, présence d’une source… Et ces arguments-là devront être dépliés en étant « segmentés ». Autrement dit, il s’agira d’expédier « un courrier par thème, au lieu d’un courrier par opposant ». Certes, « c’est une affaire de longue haleine », prévient l’association. En rappelant que celle-ci a commencé… en 2017 et qu’elle a vu « passer trois préfets » -tandis qu’il y a eu deux intercommunalités avant la CCSF. Mais, hauts les cœurs, « ça ne peut changer qu’en notre faveur, ça ne peut pas, demain, être pire qu’aujourd’hui ».

« On va faire du bruit »

Le bureau de l’association À contre vent est bien décider à « faire du bruit » quand l’enquête publique va démarrer (©JHM).

« Il faut faire un peu de rentre dedans des politiques ». D’autant qu’une incertitude de taille pourrait peser sur l’issue de la bataille. « Le gouvernement a enjoint les préfets de définir une zone de développement éolien en janvier, pour déterminer où les éoliennes pourront s’implanter en Haute-Marne ». Que deviendra l’avis de la DREAL, émis en 2018 ? Il spécifiait que la zone était « incompatible » avec le développement de cette énergie tirée du vent. Toutefois, gardez en tête, a précisé l’association d’opposants, que ledit rentre dedans viserait des élus « qui n’ont pas grand-chose à dire : déjà, ils n’ont pas été consultés ». Et veillerait à épargner le maire de Melay Didier Mourey « qui a pris des dispositions courageuses ». En tout état de cause, les opposants se promettent de « faire du bruit, quand l’enquête publique démarrera ». Celle-ci concernera trois autres communes, en plus de Voisey, conformément à la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (IPCE) : Melay, Montcharvot et Bourbonne-les-Bains, dont les assemblées municipales ont toutes trois dit non au projet.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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