Prix de l’eau et compostage dans le viseur
Lors de la traditionnelle cérémonie des vœux, qui s’est tenue samedi 6 janvier, à la salle des fêtes, le premier magistrat, Michel Hurson, a abordé, au cœur de son discours et sans langue de bois, les sujets de l’eau et du compostage qui préoccupent les administrés.
« Venons à présent à un sujet qui fâche et je ne vais pas me faire que des amis ce soir, mais il faut assumer. » Voici les propos de Michel Hurson, bien déterminé à exposer son point de vue. Le sujet qui fâche, c’est l’augmentation à venir des prix de l’eau et de l’assainissement. « Suite à des décisions gouvernementales prises en 2014, votées par nos députés, qui à l’époque n’en ont pas mesuré la portée, les agglomérations de plus de 60 000 habitants ont dû, à partir de 2019, prendre la compétence eau et assainissement. Donc, pour des communes comme la nôtre, depuis cette date, officiellement, on ne s’est plus occupé de l’eau », a-t-il expliqué.
« Un sacré cadeau »
« A l’Agglomération, au départ, il a été décidé de garder pour chaque commune les prix de 2019 pour l’eau et l’assainissement, ça nous arrangeait tous bien, même s’il y avait de l’inflation. Mais qu’on le veuille ou non, il nous a fallu appliquer la loi, se mettre en conformité, harmoniser les prix dans les différents villages, un sacré cadeau, cette harmonisation a été faite pour l’eau potable fin 2022, facturation par Suez en 2023. Il fallait faire la même chose pour l’assainissement, et là, ça n’a pas été du gâteau, pas du tout facile. Après un état des lieux dans les 60 communes, des disparités énormes sont apparues, station d’épuration dans les unes, comme à Moëslains, lagunage dans d’autres, assainissements individuels ou rien dans les dernières », a-t-il poursuivi, affirmant ensuite « qu’il faut financer jusqu’en 2026 l’entretien de l’existant, vidanger les lagunages à hauteur de 100 000 € par lagunage et refaire sans délai les stations obsolètes ». « Un prêt d’un million d’euros ne suffit pas. On ne peut pas endetter l’Agglo, il faut équilibrer le budget. Pour cela, après une ultime réunion des maires, il a été décidé de fixer pour toutes les communes en régie, le prix du mètre cube d’eau à l’assainissement à 2 € à compter du 1er janvier 2026. Pour être très concret, à Moëslains, depuis 2019 et jusqu’en décembre 2023, nous avons payé 1,07 € le mètre cube. Pour parvenir à 2 € en 2026, en janvier 2024, une première augmentation de 0,40 €, qui va couvrir en partie l’inflation soit 1,47 € le mètre cube en janvier 2025 puis une nouvelle augmentation 0,53 € afin d’arriver à 2 € en 2026. Soit pour une famille qui a une consommation de 50 m3, une augmentation de 20 € en 2024 et 26,50 € en 2025 », a-t-il détaillé. Et Michel Hurson ne n’est pas montré rassurant sur l’avenir : « Avec les normes environnementales de plus en plus contraignantes qui tombent et qui vont continuer de nous tomber dessus, ce prix ne fera qu’augmenter après 2026 ».
Le compostage aussi dans le viseur
C’est ensuite l’obligation de trier à la source les biodéchets pour les ménages qui lui a « hérissé le poil ». « On entend tout et son contraire. Pas d’affolement, il y a beaucoup de personnes qui font du compostage qui n’ont pas attendu cette loi de 2019 et qui le font bien. Pour les autres, qui ne compostent pas mais qui en ont la possibilité, lors de la dernière réunion du syndicat dont Moëslains fait partie, il va être proposé aux ménages d’acquérir un composteur à prix préférentiel, auprès de leur intercommunalité en charge de la collecte. La livraison sera assortie d’une formation à la technique du compostage. On ne l’installe pas sous les fenêtres du voisin, pas de viande ou de poisson et si on y met du fromage, il faut remuer souvent et il doit très bien fermé, sinon on voit arriver les souris et les rats et les voisins vont venir se plaindre en mairie », a-t-il exposé. Les livraisons des composteurs seront faites à l’échelle des communes, au prix d’environ 40 € le composteur. « Question, pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’installer un composteur, quoi leur répondre. Et bien ma réponse, qu’ils continuent comme actuellement », n’a pas hésité à lâcher Michel Hurson, recueillant les applaudissements des habitants.