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Presque habituel – L’édito de Christophe Bonnefoy

Hier, pour la douzième fois, c’était samedi Gilets jaunes. Un samedi presque habituel, en somme. La mobilisation avait pourtant cette fois un accent différent. Les rendez-vous se succèdent, les blessés s’accumulent. Tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre, d’ailleurs. Constater les blessures de ceux qui défilent oblige également à signaler celles des autres, qui sont là pour les protéger. A des degrés parfois différents, certes. Les premiers ont donc décidé de donner à ce nouvel épisode un ton qui n’avait plus grand-chose à voir avec le pouvoir d’achat.
En pleine polémique sur l’utilisation du lanceur de balles de défense (LBD), les Gilets jaunes avaient ainsi placé ce samedi sous le signe des violences policières. Ils avaient choisi de mettre en avant leurs blessés pour dénoncer, en filigrane, la volonté du gouvernement de les faire taire.
D’un côté, en fait, des manifestants – présence en première ligne de blessés à l’appui ! – qui avancent le droit de défiler sans être visés par la police. D’un autre côté, un ministre de l’Intérieur dont le discours est inverse : si les forces de l’ordre n’étaient pas attaquées, elles n’auraient pas besoin de riposter. Ça ressemble à un dialogue de sourds. Et en l’occurrence, aucune des deux parties n’a 100 % tort ou 100 % raison. C’est toute la difficulté d’appréhension de ce mouvement. Il y a forcément, chez les Gilets jaunes, des éléments minoritaires qui n’hésitent pas à jouer du pavé. Il y a forcément parfois, chez les forces de l’ordre et quelles qu’en soient les raisons, des gestes inappropriés qui ne reflètent pas la façon de faire de la majorité des effectifs mobilisés. Avec, évidemment, une sorte de guerre des nerfs qui malheureusement fait parfois franchir la ligne blanche. A l’heure du Grand débat, une discussion apaisée s’imposerait – aussi – concernant ces actes qui finissent systématiquement par des affrontements.

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