Présidentielle : à Langres, Macron rate de peu le Grand Chelem
Emmanuel Macron l’a emporté à Langres, dimanche 24 avril, pour le second tour de l’élection présidentielle, avec 56,84 % des voix. Il rafle cinq des six bureaux de vote langrois, seul le numéro trois, celui des Quartiers-Neufs, ayant penché (largement) pour Marine Le Pen.
Langres a, une fois de plus, été proche de la tendance nationale. S’il est un tantinet en-dessous de sa performance sur l’ensemble du territoire, Emmanuel Macron a, avec 56,84 % des suffrages exprimés à l’occasion de ce second tour de l’élection présidentielle, assez largement remporté la cité des remparts. Toutefois, et à l’instar là aussi de l’ensemble de la France, le président de la République sortant a perdu quelques plumes à l’occasion de ce remake de l’élection de 2017. Il y a cinq ans, il avait, en effet, triomphé avec 65,30 % des voix.
Ce recul, sans aucun doute et au-delà des considérations politiques sur le bilan du quinquennat, s’explique partiellement par la légère hausse de l’abstention (33,44 % contre 30,63 % il y a cinq ans) et par une fragilisation de ce qui est communément appelé le “front républicain”. Celui-ci semble, néanmoins, avoir encore fonctionné en partie, les reports vers Emmanuel Macron d’un certain nombre de voix portées sur Jean-Luc Mélenchon au premier tour semblant patents. Ainsi, dans les bureaux de vote un et deux (ceux du centre-ville), où le leader de l’Union populaire était arrivé en seconde position le 10 avril, le chef de l’Etat a pratiquement doublé son nombre de suffrages entre les deux tours.
Elan républicain
Le maire, Anne Cardinal, se réjouit d’ailleurs de cette dynamique. « Il y a un élan républicain à Langres, et c’est une satisfaction pour moi. L’électorat de Jean-Luc Mélenchon s’est reporté sur Emmanuel Macron : le front républicain a encore joué », analyse le premier magistrat langrois, tout en relevant que la situation n’est pas idyllique à gauche : « Comment voulez-vous qu’une électrice de gauche comme moi soit heureuse de ce second tour ? ».
Un autre point saillant est évidemment le score obtenu par Marine Le Pen dans le troisième bureau, celui des Quartiers-Neufs, des Ouches et de Turenne. Ce n’est pas une nouveauté : la leader du Rassemblement national s’était déjà imposée en 2017. Mais, à l’époque, c’était sur le fil. Cette fois, Marine Le Pen l’a emporté par 299 voix contre 193 seulement pour Emmanuel Macron. Anne Cardinal ne cache pas son désarroi face à ces résultats : « J’ai du mal à comprendre… Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire. On en a, du boulot ! ».
Le rempart langrois
Enfin, et nouvelle illustration du fait que l’affiche du second tour n’allait finalement pas de soi pour nombre d’électeurs, les bulletins blancs (207) et nuls (112) ont été dépouillés en nombre à l’occasion de ce second tour. « C’est historique, une première d’en voir autant à Langres. Là aussi, M. Macron devra en tenir compte », commente Anne Cardinal, qui en a constaté personnellement une cinquantaine en dépouillant le premier bureau.
Dans l’ensemble, la ville de Diderot s’est, à nouveau, posée en rempart contre l’extrême-droite. Mais elle semble cernée politiquement, tant elle fait figure d’exception au sein de son arrondissement.
Nicolas Corté