Près de Joinville, le ruisseau de Sommermont a retrouvé sa richesse
Après la restauration en 2016 du ruisseau de Sommermont (près de Joinville), la Fédération départementale de pêche y a effectué des inventaires. Leur résultat apparaît comme une récompense les efforts engagés.
En 2016, l’ancien Syndicat intercommunal d’aménagement hydraulique (Siah) Marne-Vallage a rétabli la continuité écologique du ru de Sommermont, classé en première catégorie piscicole, au niveau d’une ancienne pisciculture située en aval du village. Par la même occasion, toujours sous le patronage de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, la rivière a partiellement regagné son ancien lit. Elle en avait été détournée à partir de 1835 pour favoriser une activité industrielle.
A l’initiative de la Fédération départementale, des pêches électriques ont été réalisées mardi 22 juin. Il s’agissait d’estimer l’impact éventuel du chantier effectué il y a cinq ans. Cette journée a regroupé Joël Agnus, président du Syndicat mixte du Bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA), Jean-Michel Rossignol, vice-président de la Fédération départementale de pêche, Daniel Schemitte, président de l’AAPPMA la Perche curelloise, Martial Gil, responsable technique de la Fédération, avec un groupe de bénévoles.
En début de matinée, l’équipe a sondé 100 m linéaires en aval de la source (station n° 1). Les techniciens ont réalisé deux passages afin de respecter le protocole scientifique. Le bilan s’est traduit par six épinoches, dont des femelles pleines et un mâle en livrée nuptiale, ainsi que 183 chabots. Aucune truite n’a été décelée contre 13 truitelles en 2014.
Selon Martial Gil, cette différence reste anodine si près de la source. L’épinoche traduit l’excellente qualité d’une eau fraîche qui grouille de gammares (petits crustacés).
Vingt quatre truites sur 100 m
En milieu de matinée, l’équipe s’est déplacée à la seconde station, légèrement en amont du village. Sur un même linéaire, les pêcheurs ont capturé 19 truites ou truitelles fario, dont deux de 35 et 36 cm. Ils ont aussi recensé 478 chabots et huit lamproies de Planer.
Au cours de l’après-midi, la troisième station a concerné l’aval du secteur restauré en 2016, au lieu-dit “la Ginvalotte”. Avec des méandres et des racines favorables aux caches, la faune piscicole y est plus dense qu’à la station précédente. Vingt-quatre truites ou truitelles fario, dont un spécimen de 39 cm, 665 chabots et 24 lamproies de Planer. Martial Gil a estimé que ce résultat reflète la conformité biologique du ruisseau et sa bonne qualité. Il a précisé que les stations 2 et 3, qui bénéficient d’un couvert végétal, n’avaient pas été sondées depuis 2008. Si elles abritent moins de gammares, d’autres invertébrés y apparaissent.
Le ruisseau a retrouvé son état initial
Tous les poissons capturés ont été triés, comptabilisés, mesurés et pesés, à l’atelier de biométrie. Ils ont été rapidement réintroduits dans leur milieu à l’endroit de leur prise. L’équipe de la Fédération départementale de pêche a mesuré avec précision les gabarits des différentes stations. Il s’agit d’y ramener leur quantité de biomasse par rapport à l’hectare. Daniel Schemitte a rappelé que le ruisseau de Sommermont, qui rejoint la Marne à Chatonrupt, est accessible aux pêcheurs. Aucun lâcher de truites d’élevage n’y est pratiqué. Or, plus aucun obstacle n’entrave ce cours d’eau depuis les travaux réalisés.